AFGHANISTAN/ LES LARMES DE CROCODILES

Le traitement médiatique et politique du drame afghan est abominable, les faits sont pourtant accablants pour les occidentaux qui  n’ont strictement rien compris à la géopolitique orientale .

1°Le sort du pays s’est joué il y a plus de 18 mois quand Trump a vendu les Afghans aux Talibans  et a tout cédé au Qatar et au Pakistan . Le gouvernement  afghan a été mis à l’écart de ces négociations  par lesquelles l’Amérique s’engageait à abandonner le pays et  à libérer plus de 5000 talibans/. L’armée afghane qui avait perdu 50 000 morts s’est sentie trahie et a baissé les armes

2 L’accord de Doha entre les US et les Talibans qui a été signé le 29 Février 2020 et adopté à l’unanimité par les Nations Unis dans la foulée. la coalition n’a pas demandé à négocier avec le gouvernement Afghan, ou n’a cherché à garantir son maintien, car il était déjà acté que ce gouvernement n’avait pas vocation à rester.

3° L’Afghanistan constitue un monde incompréhensible pour l’occident : absence d’Etat nation , réalité des tribus et des chefs de guerre, fracture entre le monde tadjik (Massoud du Nord Est), iranien de l’ouest du pays et bloc patchoune majoritaire du sud , sunnite et pro pakistanais

4)Les talibans contrôlent désormais l’un des plus grands gisements de lithium au monde

https://fr.businessam.be/les-talibans-controlent-desormais-lun-des-plus-grands-gisements-de-lithium-au-monde/?utm_source=pocket_mylist

https://www.monde-diplomatique.fr/2020/04/LEFEUVRE/61638

Un accord de paix qui n’en est pas un

Débandade américaine en Afghanistan

Drôle d’accord entre les talibans et Washington, qui entérine le retrait des troupes américaines sans aucune contrepartie ou presque pour les premiers. Quant au pouvoir de Kaboul, il est dans l’impasse. Même le secrétaire d’État Mike Pompeo, en visite-éclair le 23 mars, n’a pas réussi à l’en sortir. Conséquence : les États-Unis ont coupé leurs aides de 1 milliard de dollars (sur 5).

 

Le 29 février  2020 M. Zalmay Khalilzad pour les États-Unis et le mollah Abdul Ghani Baradar pour les talibans ont enfin signé à Doha l’accord qu’ils négociaient depuis septembre 2018. Accord de paix ? On en est loin. L’usage abusif du mot « paix » depuis le début du processus a faussé l’analyse et créé de faux espoirs. À l’annonce de la signature, beaucoup d’Afghans ont dansé de joie, pour en rabattre le lendemain lorsque les talibans ont repris les combats… En réalité, il n’a jamais été question de négocier la paix  — exercice impossible puisque le gouvernement afghan était exclu des pourparlers —, mais de trouver les conditions d’un retrait des forces américaines, sans trop de déshonneur et de manière impérieuse puisqu’il s’agissait d’une promesse de campagne que le président Donald Trump avait bruyamment réaffirmée en décembre 2018. Pour faire bonne mesure, il s’agissait aussi d’obtenir que les talibans, en échange, acceptent quatre concessions : un cessez-le-feu, une négociation avec le gouvernement de Kaboul, un engagement qu’aucun attentat ne serait jamais fomenté contre les États-Unis depuis le sol afghan, et des garanties de sécurité pour le retrait graduel des troupes.

 Or, dans le traité final , Washington promet de retirer la totalité des militaires, en quatorze mois, ainsi que tous les civils non diplomates, agents privés de sécurité, conseillers, formateurs, etc., selon un calendrier serré : cent trente-cinq jours pour évacuer cinq bases militaires et réduire d’un tiers ses effectifs. Curieusement, l’accord, signé par les seuls États-Unis, oblige également les autres pays de la coalition à faire de même et dans la même proportion. Le reste des troupes devra être parti dans les neuf mois et demi qui suivent.

Les Américains se sont également engagés — au nom du gouvernement afghan, qui n’a pas été consulté — à libérer cinq mille prisonniers talibans « avant le 10 mars », à mettre fin aux sanctions, avant le 27 août prochain, et à supprimer la liste des talibans dont la tête est mise à prix. Pour l’heure, aucun de ces points n’a été réalisé.

En contrepartie des engagements américains très contraignants, les concessions des talibans semblent bien légères et très vagues. Ceux-ci s’engagent à négocier avec les « parties afghanes » (« Afghan sides »), mais le texte ne précise pas de quelles « parties » il s’agit, puisque les talibans ne reconnaissent pas le gouvernement de Kaboul..

En revanche, l’engagement de rompre avec Al-Qaida est beaucoup plus douteux puisque le numéro deux de la direction exécutive des talibans n’est autre que M. Seraj Haqqani, fils de Jallaluddin Haqqani, ancien chef du réseau terroriste du même nom. Il joue le rôle d’interface d’Al-Qaida au sein de cette direction, comme le fit son père aux côtés du mollah Omar : celui-ci avait offert à Oussama Ben Laden la possibilité d’installer sa première base dès 1986 à Djadi, un des fiefs Haqqani, et avait ensuite permis le développement d’Al-Qaida lorsque des éléments venus, entre autres, de Tchétchénie, d’Ouzbékistan et du Xinjiang (Chine) s’étaient installés dans ses zones d’influence (le Paktya en Afghanistan et le Waziristan au Pakistan

On imagine l’asymétrie des pourparlers éventuels. Si le peuple afghan aspire à la paix, de quelle paix s’agirait-il ? L’accord entre les États-Unis et les talibans a fait l’objet de vives critiques. En Afghanistan, où Rahmatullah Nabil, ancien chef des services secrets, a jugé que la libération des prisonniers talibans, conséquence d’un « accord honteux », est une insulte aux quelque 50 000 hommes des forces afghanes tués ces dernières années ; mais aussi aux États-Unis, où l’un des grands think tanks de Washington, entre autres, voit dans l’accord de Doha une impasse.

En replaçant cet accord dans le cadre du Grand jeu que les pays de la région et les grandes puissances déploient en Afghanistan, et dans lequel s’impliquent les pays, comme le Qatar, l’Allemagne et la Norvège, prêts à accueillir sur leur sol les pourparlers intra-afghans, laissons au président de l’Afghan Institute of Strategic Studies le mot de la fin, en citant sa métaphore culinaire :

« Le menu a été choisi par le Pakistan, il a été cuisiné par un chef américain dans une cuisine allemande pour un restaurant norvégien. La facture a été payée par le Qatar. Les talibans auront les entrées, le plat principal étant partagé entre le Pakistan et la campagne électorale de Trump. Le gouvernement afghan aura une part du dessert. Les mouvements démocratiques afghans, y compris ceux de défense des droits des femmes, auront les restes, s’il y en a. »

A propos pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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9 commentaires pour AFGHANISTAN/ LES LARMES DE CROCODILES

  1. Yves dit :

    Monsieur Gibertie, j’apprécie beaucoup vos articles sur la plandémie, mais pas du tout celui-ci. Laissez la politique de côté. Bien à vous.

    Aimé par 1 personne

    • pgibertie dit :

      lisez le tout de même

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      • roc dit :

        je l’ai lu !
        pourquoi croyez vous que les occidentaux soit allé en Afghanistan ?
        simple ; parce que les taliban refusait la construction d’un gazoduc allant du Turkménistan au Pakistan !
        ce qui vient de se passer est simple :
        Trump et des militaires patriotes ont décider de combattre ceux qui ont provoquer l’effondrement des ̶d̶e̶u̶x̶ trois tours avec deux avions qui sont les même qui se sont gaver avec les dépenses militaires concomitantes au guerre d’Irak et d’Afghanistan !
        essentiellement mais pas que représenté au sein des assemblées américaine par le parti démocrate Trump qui bien qu’il se soit toujours déclaré démocrate s’est fait élire sous la bannière des républicains en 2016 !
        pour mettre fin et abattre l’état profond corrompus mondialiste aux USA et dans le monde occidentale Trump a laissé les démocrates tricher aux élection présidentielle de 2020 car il avait pris soin de signer au mois de septembre 2020 un ordre exécutif de continuité du gouvernement sous autorité militaire en cas d’attaque par un gouvernement étranger d’une part et d’autre part de créé une nouvelle arme, la force de l’espace a qui il a confier la surveillance de l’internet afin d’accumuler les preuves de la fraude électorale qui se préparait !
        son objectif est de dévoiler aux yeux du peuple américain l’inanité et la corruption du système par l’état profond mondialiste et de nettoyer le parti républicains des traîtres qui s’y sont dévoilés lors de son premier mandat !
        Biden a jusqu’à présent a échouer sur tout ses dossiers et vient d’assumer la pire déroute de l’armée des USA depuis le Vietnam !
        la plandémie n’était là que pour couvrir la fraude électorale et les malversation de black rock !

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      • roc dit :

        ha et le Turkménistan étant repassé sous la coupe des Russes il était inutile d’y rester !

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  2. nicolasbonnal dit :

    La débandade est une mise en scène ; et tout ce que vous dites est juste. Les Taliban sont New Look et vont surprendre leurs rares fans. Féminisme, business, pacifisme, etc.

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