Ce qui suit n’est pas un classement de plus, je m’en garderai bien mais les réponses des jeunes diplômés sur le mode trip advisor ou booking appliqué aux grandes écoles.
L’Etudiant-EducPros a envoyé, pendant l’été 2015, en partenariat avec la junior entreprise de l’Ensai, un questionnaire aux diplômés des grandes écoles de commerce (promotions 2011 et 2014) pour les interroger sur leur insertion et leur satisfaction. Chaque ancien a ainsi noté sa formation sur une échelle de 0 à 5, et ce sur une dizaine d’indicateurs.
HEC a fait le choix, cette année, de ne pas répondre à l’enquête. Les notes qui lui sont octroyées dans le présent tableau sont celles des éditions précédente
Les résultats de l’enquête n’ont pas , à mes yeux, correctement été exploits ; dans le palmarès de l’Etudiant ils sont déformés par des seuils étrangement placés.
Je préfère donc vous les donner bruts tels qu’ils apparaissent dans un article de la revue.
L’étude conforte plusieurs de mes critiques des classements. Les étudiants attendent beaucoup plus et sont globalement déçus par :
Le rôle des réseaux d’anciens
La qualité de l’enseignement et de l’encadrement
La qualité de l’insertion professionnelle
Les relations avec les entreprises
L’encadrement
A titre personnel j’ai organisé un sondage auprès des diplômés et des étudiants des grandes écoles via mon blog, mes réseaux personnels LINKEDIN et Facebook et avec l’aide de deux forums prépahec.org et ecole2commerce.
https://pgibertie.files.wordpress.com/2016/05/guide-critique-des-ecoles-de-commerce.pdf
Le nombre de participants est suffisant (879) pour que les réponses soient significatives. Elles me semblent conforter l’étude de l’Etudiant
Il s’agissait de choisir 5 priorités parmi 15 propositions.
Plus de la moitié des participants (50 à 60%) ont choisi comme priorités la qualité des relations avec le monde professionnel à savoir.
-faire intervenir des professionnels dans l’enseignement
– mettre le réseau des anciens à la disposition des étudiants de l’école
– organiser des rencontres avec les recruteurs
Ces priorités sont au cœur du modèle français : puissance du réseau, liens avec l’entreprise et les recruteurs. Elles sont rarement prises en compte dans les classements de la presse française et pourtant une bonne école reste plus que jamais une école qui place bien ses diplômés sur le marché du travail
Entre 40 et 50% des participants jugent prioritaires la qualité d l’insertion internationale de l’école
-recruter des professeurs docteurs si possible étrangers
-privilégier le partenariat avec des universités et des écoles étrangères
Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’ouvrir un campus à l’étranger mais bien de bénéficier de ce que l’étrange a de meilleur.
Entre 35 et 40% des participants s’intéressent prioritairement au contenu de la formation. C’est une bonne surprise, l’école est chère, elle doit apporter des savoirs et pas seulement des codes.
-Proposer des cursus intégralement en Anglais
-ouvrir les MSC aux étudiants du programme grande école
-privilégier des formations diplômantes type CFA DSCG AMF
-rendre obligatoire plus d’un an à l’étranger
-privilégier l’alternance
De nombreuses écoles font de l’ouverture d’un campus à l’étranger le nec plus ultra de leur programme de séduction et sur le modèle des voyages organisés pour le troisième âge des cohortes de petits français partent tous ensemble faire du tourisme à l’étranger.
Je retiendrai seulement qu’envoyer ses étudiants sur le campus de l’école à l’étranger n’est retenu comme prioritaire que par 18% des participants
Il y aurait donc une représentation des écoles de commerce véhiculée par la presse mais cette représentation n’aurait rien à voir avec les réalités des diplômés. Pour ces derniers les hiérarchies sont écrasées, elles les font souvent sourire même s’ils parlent de groupes d’écoles .
Tout le problème est dans la capacité de désinformation des classements de la presse , ils valorisent ce qu’il y a souvent de plus futile dans les écoles .
https://pgibertie.files..com/2016/05/expansion.pdf
Heureusement la crise, les parents, la hausse des scolarités devraient désenchanter le mythe de l’ »American campus » .
Pour bénéficier de bons classements plusieurs écoles se sont éloignées du modèle français des Grandes Ecoles, une stratégie budgétivore générant une explosion des coûts et des effectifs. Comme dans la fable, les lièvres seront peut-être demain dépassés par des tortues plus prudentes et plus économes. Si les parisiennes offrent en terme de notoriété un plus indéniable qui mérite l’investissement , il n’en va peut être pas de même pour toutes les écoles tentées par l’explosion de leurs frais de scolarité
L’ubérisation confirme cette analyse, les étudiants des trois parisiennes , de l’EDHEC , de Lyon sont satisfaits mais des écoles plus classiques comme Audencia, GEM, Neoma obtiennent de bons scores et devancent des écoles pourtant chouchoutées par la presse. Mieux la satisfaction des diplômés d’une école modeste qui fait bien son travail comme Dijon , fait chaud au cœur.
Les parisiennes plébiscitées par leurs jeunes diplômés
Essec ; satisfaction générale surtout pour la préparation à la vie professionnelle et les relations avec les entreprises. Rappelons l’excellence de l’école en matière d’alternance.
Hec est un peu moins plébiscitée par les étudiants ( professeur, professionnalisation) Enfin pour l’ESCP, forte satisfaction des étudiants pour l’internationalisation et les locaux ( quand je pense au classement crétin du Parisien) , mais plus de critiques pour l’enseignement . Faute de tableau complet il n’est pas possible de faire le total pour HEC
ESSEC LE PLEBISCITE
Tout est bon , il n’y a rien à jeter . Satisfaction pour la vie professionnelle et l’excellence du réseau apprentissage
ESSEC 49,9 pour les diplômés
HEC plébiscitée
Total hec impossible , données incomplètes ,la puissance du réseau d’anciens s’impose mais plus décevant côté cours
ESCP
Satisfaction pour la dimension internationale de l’école mais moins d’enthousiasme pour la préparation à la vie professionnelle
Escp 45,9
Les grandes provinciales, des résultats qui décoiffent
Audencia et l’EDHEC plébiscitées, elles font mieux que l’ESCP , l’EM LYON déçoit… et ne guère mieux que Neoma . GEM fait un bon score , elle coiffe même Lyon
AUDENCIA COURONNEE
Mal aimée de la presse l’école fait bien son job si l’on interroge les étudiants , pas de véritable points faibles .Le retour des diplômés est bien loin des commentaires de la presse et de certains classements . L’école a hérité du travail de fond effectué par l’équipe Dermouche puis par le duo Helfer-Charroin
Audencia 46,5 pts
L’EDHEC BIEN AIMEE,
La satisfaction des étudiants fera sans doute passer la pilule des frais de scolarité qui ont fortement augmenté (44000euros) mais les diplômés interrogés n’ont pas connu les nouveaux taris. Bonne satisfaction pour le réseau
L’EDHEC devrait bien résister, les salaires à la sortie sont, surtout pour ceux qui veulent faire de la finance, supérieurs à ceux des autres écoles de province. Ils sont même comparables aux parisiennes pour les financiers qui traversent la Manche. Ajoutons des formules originales comme le double diplôme droit et la possibilité de réduire les coûts via l’apprentissage. Malheureusement cette formule dite « apprentissage européen « n’accueille que 90 étudiants par an .
EDHEC 46 ,4
L’ EM LYON une belle image mais elle n’est pas une parisienne
LYON compte beaucoup sur l’ouverture d’un campus à Paris et sur une forte politique de communication pour accroitre son attractivité mais paradoxalement l’alliance avec GEM devrait favoriser la concurrence de… l’alliée. Le principal défaut de l’EM est d’être DEVENUE très chère sans la moindre possibilité d’apprentissage . J avoue regretter l’EM d’il y a dix ans …
EM 44, 9
GEM plus satisfaisante que l’ EM mais moins de notoriété
Grenoble ne manque pas d’atouts, l’école est moins chère que l’EM ( 11000 euros de moins) et il y a des possibilités d’apprentissage .
GEM 45 ,2pts
Neoma est appréciée de ses diplômés
Neoma disposerait d’atouts, réduction des effectifs, coût raisonnable (33000 euros) 500 places en apprentissage, une excellente notoriété chez les recruteurs en particulier en finance mais elle souffre d’un « bashing » dans la cuisine des classements franco français.
Ce n’est pas la fusion qui est en cause, ni la cohérence des programmes .Il suffit de se plonger dans le rapport rédigé par les pairs de l’école en 2014 lors du renouvellement du grade de master pour comprendre ce qui se passait alors . Le modèle de Rouen et celui de Reims ne correspondaient plus aux exigences sur un point très précis : la qualification internationale des professeurs et la recherche. Frank Bostyn a fait un travail considérable pour rentrer dans les clous et il devrait obtenir Equis pour 5 ans et le master pour la durée maximale lors des renouvellements de 2017. Mission déjà accomplie pour Aacsb et AMBA, en 2017 la tortue devrait doubler bien des lièvres .
Les diplômés sont lucides sur les faiblesses de leur école.pas de campus à l’étranger pour faire rêver, un encadrement local souvent critiqué. Mais l’école, toute proche de Paris a un bon réseau et réussit l’insertion professionnelle.
NEOMA Les diplômés 2014 ont connu la fusion 44,3pts
A l’exception de Rennes , la satisfaction des diplômés ne valide pas les choix préférés de la presse parisienne
SKEMA profite de ses campus à l’étranger, elle fait rêver les candidats, un peu moins les étudiants
Skema 43,4
TBS une satisfaction médiocre des diplômés
Tbs n’est pas chère (32000 euros) elle sera peut-être plus sélective mais le nombre de places en apprentissage demeure modeste pour le PGE et la notoriété de l’école reste modeste chez les recruteurs parisiens . Les diplômés sont un peu déçus par le réseau d’anciens et l’insertion dans la vie professionnelle. L’école peut bénéficier de l’attractivité de ses associations et des campus à l’étranger
Tbs 42,
Kedge du mal à convaincre les diplômés
Une certaine qualité de la vie, des associations mais les coûts de scolarité augmentent sans que l’école ne fasse la différence aux yeux des diplômés pour ce qui est de l’insertion et des réseaux
Kedge (les diplômés 2014 ont connu la fusion) 42, 8
Rennes, la surprise
Le luxe des locaux, la qualité de la vie , l’international, mais des points faibles du côté des réseaux, de la notoriété et de l’insertion professionne
Montpellier
Excellence de l’apprentissage, de l’insertion professionnelle, modestie des coûts. Une école économe
Dijon, la petite méprisée par la presse, fait son job et satisfait ses diplômés, il lui manque encore la reconnaissance des recruteurs
Existe-t-il un nombre conséquent d’enseignants objectifs pour noter collectivement le niveau de satisfaction des promotions successives ? En se prêtant à ce genre d ‘exercice vous avez transformé les étudiants en consommateurs… triste et de mauvais présage pour les années à venir. Il est vrai que pour le « privé » les sommes demandées prédisposent à ce réflexe. Mais on retrouve ce genre de pratique aussi dans le public. Ce n’est pas rendre les étudiants responsables, mais les déresponsabiliser des efforts qui leur sont demandés.
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Je ne suis pas à l’origine de cette étude et j’ ai fortement critiqué la dérive des frais de scolarite. Malheureusement quand une école est payante et chère alors oui les étudiants sont aussi des consommateurs. UN INVESTISSEMENT DE 40 OU 50 000 EUROS ce n’est pas rien et tout le problème est de savoir si les clients suivront cette surenchère .
Si les étudiants ne suivent pas alors il y aura place pour une logique éducative
Tout est fait dans les classements pour ne pas valoriser les écoles qui démocratisent la scolarité ;
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je vous invite à lire cette analyse
http://www.generationy20.com/les-enseignants-etudiants-consommateurs
le rapport prof étudiant qui en découle est bien différent de celui que de vieux croutons comme moi ont vécu
BUSINESS IS BUSINESS
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isabelle Barth a dirigé une école de commerce, elle justifie cette marchandisation. A titre personnel je considère que l’apprentissage est une formule qui permet aux BSchools de retrouver une relation de responsabilité et d’échapper à la marchandisation
http://blog.educpros.fr/isabelle-barth/2015/03/20/le-business-des-business-schools-pourquoi-tant-de-mefiance/Voir moins
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