La crise catalane a des effets dans notre pays, elle y réveille les tentations séparatistes et les fractures du passé. Le séparatisme trouve ses racines dans l’égoïsme des tribus et les identitarismes locaux. Le séparatisme est aux antipodes de l’idéal républicain et de la nation comme projet politique vivant
Pro européenne et indépendantiste cette extrême droite rêve de suivre les exemples catalans et écossais
Robert MENARD et une partie de l’extrême droite apportent leurs soutiens aux Catalans et aux Corses. Ensuite la Bretagne et l’Alsace libres ???
« Vive la Catalogne libre », s’enthousiasme Robert Ménard, qui se félicitait dans un tweet de voir « l’identité plus que jamais d’actualité ».
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Et il n’est pas le seul à la droite de la droite à penser cela. Au site identitaire Breizh Info, de la « Nouvelle Droite » Alains De Benoist rejoint Robert Ménard. « On ne maintient pas de force au sein d’un pays dans lequel, à tort ou à raison, il ne se reconnaît plus, un peuple qui veut s’instaurer en État », estime-t-il. http://www.huffingtonpost.fr/2017/10/30/comment-la-catalogne-divise-lextreme-droite-francaise_a_23260402/
http://www.bvoltaire.fr/catalogne-merci-robert-menard-de-remettre-pendules-a-lheure/
« Qui sommes-nous pour ne pas voir que les temps changent ? « Les soubresauts de la Catalogne devraient nous interroger », estime fort justement Robert Ménard, « parce qu’il y a bien un peuple catalan, comme il y a un peuple français, un peuple corse ». Il ne m’en voudra pas d’y associer le peuple alsacien, car les choses bougent du côté de la ligne bleue des Vosges. Fatiguée d’appartenir à la Grande Nation, diluée dans le Grand Est niant son identité, l’Alsace a les mêmes démangeaisons émancipatrices que l’Écosse, la Catalogne ou la Wallonie. Même si l’Alsace est l’une des plus petites régions de France, il y a nettement plus petit qu’elle en Europe. Après tout, le Luxembourg voisin est un nain à côté de l’Alsace, 2.586 km2 contre 8.280 km2, un peu moins de 500.000 habitants contre 1.800.000 pour l’Alsace.
L’Histoire vient conforter la géographie : l’Alsace s’enorgueillit d’avoir été longtemps une région indépendante jusqu’à son annexion par la France en 1648… En ces temps bénis, Strasbourg et Mulhouse, villes libres, battaient monnaie. »
L’ami de Robert Ménard n’hésite pas à se placer sous la protection de l’Europe :
« Alors, rassurez-vous, braves thuriféraires de la France « une et indivisible », cette charte des langues minoritaires n’a rien d’un texte révolutionnaire – le Conseil de l’Europe ne pose pas de bombes –, il s’agit simplement d’assurer un minimum vital de protection juridique, de reconnaissance et de soutien à leurs langues et cultures régionales que réclament Alsaciens, Basques, Bretons, Catalans, Corses, Flamands et Occitans. La France, en signant la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, appliquerait enfin chez elle ce qu’elle prêche à l’étranger quand elle défend la francophonie au Québec ou en Louisiane. »
José MEIDINGER a été par ailleurs attaché de presse de Pierre PFLIMLIN durant sa présidence européenne et directeur de la Communication de la Ville de Strasbourg auprès de Marcel RUDLOFF.
Il a écrit « Elle nous prend pour des Boches! : un Alsacien en colère »
« Les célébrations unanimistes du 70ème anniversaire de la Libération ont été la goutte d’ouzo ou de schnaps qui a fait déborder le vase… L’Alsace repeinte en tricolore depuis la Libération, ripolinée en bleu- — blanc-rouge, la belle affaire ! Que d’énormités, d’oublis, que de mensonges ou de contre-vérités n’a-t-on entendus, écrits ou distillés sur cette période de l’après-guerre, sur ce difficile « retour » de l’Alsace à la France… Depuis la Libération, l’Alsace s’est souvent rachetée une virginité, une bonne conscience à bon compte, anesthésiée par ses politicards franchouillards, plus Hourrah Franzosen que les Français eux-mêmes qui en retour, continuent de nous prendre pour des Boches. « Mange ta choucroute et tais-toi ! » écrivait l’ami Martin Grafi Mais la choucroute est devenue aigre ! Que sont nos empêcheurs de « choucrouter » en rond devenus »
L’extrême droite maurassienne a toujours détesté le principe de la République une et indivisible
Pour Maurras, critiquant l’assujettissement des collectivités locales à l’État central, la décentralisation est “une très belle chose sous un très méchant mot”. Si le nombre et le poids des syllabes du terme ne lui conviennent pas, il voit dans la décentralisation un dessein visant “à reconstituer la patrie, à lui refaire une tête et un corps vigoureux” permettant un “retour à nos lois naturelles et historiques”. Aux communes doivent revenir les affaires communales, aux provinces les affaires provinciales, et à l’État, ou plutôt aux “organes supérieurs de la Nation”, la responsabilité de la destinée nationale.
« Qui veut réaliser le programme nationaliste doit commencer par une ébauche de fédération […] l’État redevenu la Fédération des régions autonomes. »
Une fédération de provinces incarnée dans une monarchie pourrait redonner toute sa substance à un “pays réel” désagrégé par le “pays légal”.
Robert Menard est à l’origine de « Les Amoureux de la France » une organisation lancée avec Nicolas Dupont-Aignan ( ‘Robert, c’est Jeanne d’Arc ! ») , Jean-Frédéric Poisson et son épouse, Emmanuelle Ménard
Ses alliés partagent ils les idées de M MENARD ?
L’unité de la France a toujours été fragile Comme l’a analysé Fernand Braudel, derrière l’apparence de l’unité issue de la construction monarchique et de la Révolution, l’identité de la France se caractérise d’abord par une variété sans équivalent.
« Le premier point important, décisif, c’est l’unité de la France. Comme on dit au temps de la Révolution, la République est « une et indivisible ». Et on devrait dire : la France une et indivisible. Or, de plus en plus, on dit, en contradiction avec cette constatation profonde : la France est divisible. C’est un jeu de mots, mais qui me semble dangereux. Parce que la France, ce sont des France différentes qui ont été cousues ensemble. Michelet disait : c’est la France française, c’est-à-dire la France autour de Paris, qui a fini par s’imposer aux différentes France qui, aujourd’hui, constituent l’espace de l’Hexagone.
La France a dépensé le meilleur de ses forces vives à se constituer comme une unité ; elle est en cela comparable à toutes les autres nations du monde. L’oeuvre de la royauté française est une oeuvre de longue haleine pour incorporer à la France des provinces qui pouvaient pencher de notre côté mais avaient aussi des raisons de ne pas désirer être incorporées au royaume. Même la Lorraine en 1766 n’est pas contente de devenir française. Et que dire alors des pays de la France méridionale : ils ont été amenés dans le giron français par la force et ensuite par l’habitude.
II y a donc dans l’identité de la France ce besoin de concentration, de centralisation, contre lequel il est dangereux d’agir. Ce qui vous suggère que je ne vois pas la décentralisation d’un oeil tout à fait favorable. Je ne la crois d’ailleurs pas facile. Je crois que le pouvoir central est tel que, à chaque instant, il peut ramener les régions qui seraient trop égoïstes, trop soucieuses d’elles-mêmes, dans le sens de l’intérêt général. Mais c’est un gros problème.
La seconde chose que je peux vous indiquer, c’est que, dans sa vie économique, de façon curieuse, depuis la première modernité, la France n’a pas su réaliser sa prospérité économique d’ensemble. Elle est toujours en retard, pour son industrialisation, son commerce. Cela pose un problème d’ordre général. Et d’actualité, si cette tendance est toujours valable. Comme si, quel que soit le gouvernement, la France était rétive à une direction d’ordre étatique.
Or la seule raison que je vois qui soit une raison permanente est que l’encadrement capitaliste de la France a toujours été mauvais. Je ne fais pas l’éloge du capitalisme. Mais la France n’a jamais eu les hommes d’affaires qui auraient pu l’entraîner. Il y a un équipement au sommet, au point de vue capitaliste, qui ne me semble pas parfait. Nous ne sommes pas en Hollande, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon. Le capitalisme est avant tout, pour moi, une superstructure et cette superstructure ne réussit pas à discipliner le pays jusqu’à sa base. Tant mieux peut-être ou tant pis, je n’en sais rien. Mais l’inadéquation de la France à la vie économique du monde est un des traits de son identité.
Dernier trait : la France ne réussit pas au point de vue économique ; elle réussit au point de vue politique de façon limitée parce qu’elle triomphe, précisément, dans ses propres limites. Toutes ses sorties en dehors de l’Hexagone se sont terminées de façon malheureuse, mais il y a un triomphe permanent de la vie française, qui est un triomphe culturel, un rayonnement de civilisation.
L’identité de la France, c’est ce rayonnement plus ou moins brillant, plus ou moins justifié. Et ce rayonnement émane toujours de Paris. Il y a aussi une centralisation très ancienne de la culture française. Bien sûr, il existe bien d’autres conditions : triomphe de la langue française, des habitudes françaises, des modes françaises, et, aussi, la présence, dans ce carrefour que la France est en Europe, d’un nombre considérable d’étrangers. Il n’y a pas de civilisation française sans l’accession des étrangers ; c’est comme ça.
Le gros problème dans le monde actuel est de savoir comment la société française réussira ou non à accepter ces tendances et à les défendre si nécessaire ; si vous n’avez pas, par exemple, une politique de rayonnement à l’égard de l’Europe et du monde entier, tant pis pour la culture française.
La langue française est exceptionnellement importante. La France, c’est la langue française. Dans la mesure où elle n’est plus prééminente, comme ce fut le cas aux XVIIIe et XIXe siècles, nous sommes dans une crise de la culture française. Avons-nous les moyens de remonter la pente ? Je n’en suis pas sûr, mais j’ai quelque espoir. L’empire colonial que nous avons perdu est resté fidèle à la langue française. C’est vrai aussi des pays de l’Est, de l’Amérique latine.
L’identité française relève-t-elle de nos fantasmes collectifs ? Il y a des fantasmes et il y a autre chose. Si j’ai raison dans ma vision de l’identité française, quels que soient nos pensées, nos fantasmes, il y a une réalité sous-jacente de la culture, de la politique de la société française. J’en suis sûr. Cette réalité rayonnera ou ne rayonnera pas, mais elle est »
Fernand Braudel,
Une multiplication de partis indépendantistes identitaires et… pro européens
Unser Land « est un mouvement politique alsacien fondé en 2009 par Jean-Georges Trouillet. Il est présidé depuis 2011 par Andrée Munchenbach. Unser Land a pour but la représentation politique du peuple alsacien – Alsaciens d’origine et d’adoption – et de ses intérêts. Il œuvre à la constitution et à l’épanouissement d’une Alsace autonome au sein d’une Europe des Peuples et des Régions,à l’application du principe de subsidiarité cher à Maurras
Tout le monde en convient, l’Alsace possède une histoire, une culture et une langue différentes du reste de la France. L’Alsace forme en fait une nation, c’est-à-dire une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle et linguistique et manifestant la volonté de vivre ensemble. Partant de là, nous définissons comme Alsacien toute personne se reconnaissant dans l’identité historique, culturelle et linguistique de l’Alsace, quelle que soit son origine.
La nation alsacienne a le droit de vivre. Les Alsaciens ont le droit de se gouverner eux-mêmes et de donner un avenir à leur langue. Pour cela, il est indispensable que l’Alsace obtienne un statut particulier afin qu’elle puisse gérer elle-même les compétences vitales à son existence: éducation, langue, impôts, institutions locales. La nation alsacienne est diverse mais doit être unie. Si l’hospitalité est un devoir pour les Alsaciens, l’intégration est également un devoir pour les nouveaux arrivants – d’outre-Vosges et d’ailleurs. Car pour avoir un avenir, l’Alsace doit être capable de créer de nouveaux Alsaciens. Néanmoins, les identités s’additionnent et ne s’excluent pas : on peut tout à fait être Alsacien sans devoir forcément renoncer à une autre appartenance.
Enfin, être Alsacien, c’est également être citoyen européen et citoyen du monde. Il en découle un devoir de solidarité et d’entraide entre Alsaciens mais également vis-à-vis de tous les peuples. »
Strollad Breizh Dizalc’h (SBD) – le parti de la Bretagne libre. « Tel est le nom d’un nouveau parti politique indépendantiste breton, qui veut placer au centre du débat la priorité à l’emploi et au logement pour les Bretons – inspiré en cela des dernières décisions votées par l’Assemblée de Corse.
Strollad Breizh Dizalc’h a été fondé notamment par Bertrand Deléon, militant indépendantiste historique . Voici les valeurs fondatrices du parti, adressées à la presse :
L’indépendance définit l’objectif principal du parti. Ses valeurs s’articulent autour de ce point central, présent dans toutes ses communications.
Le parti refuse tous les extrêmes. L’idée d’indépendance, de souveraineté est un projet légitime, logique et nécessaire pour tout territoire comportant une histoire, une nation ancienne, et un destin commun. L’humanisme passe par la défense de la communauté nationale et la protection des femmes et des hommes qui la constituent quelles que soient leurs origines, leur religion ou leurs croyances, leurs opinions ou leur orientation sexuelle.
Tout individu est accepté dans le parti sous les deux seules conditions de partager l’ensemble des valeurs cadres exprimées par la présente charte et de n’adhérer à aucun autre parti politique (autrement dit, les doubles adhésions ne sont pas autorisées dans Strollad Breizh Dizalc’h) ;
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La priorité d’embauche pour les résidents bretons, les membres de leur famille expatriée et toute personne extérieure, conjoint-e-s ou s’engageant clairement à œuvrer pour l’emploi ou l’identité bretonne ;
Un statut de résident permanent pour limiter la spéculation immobilière et permettre aux actifs de se réapproprier nos villes et villages »
Adsav (PPB), est le Parti de l’indépendance bretonne. « Son objectif est la création d’un Etat indépendant breton.
En tant que parti nationaliste, il veut protéger l’identité bretonne et défendre les intérêts du peuple breton. Adsav (PPB), parti politique breton, entend présenter un programme cohérent et original aux interrogations des Bretons et des Bretonnes.Les bretons découvriront un parti différent des autres partis politiques en Bretagne.
Trop souvent les défenseurs de l’identité bretonne ont été ou sont tributaires des modes et des idées dominantes, oubliant souvent de forger leur propre vue des choses et restant de ce fait dépendants de systèmes mentaux qui les aliènent ou les nient A bien des égards leur incertitude idéologique ruine l’importance de leur combat, les réduisant en inoffensifs objets de folklore, quand elle ne les amène pas à se replier sur des activités sans portée, Adsav (PPB) n’est pas un parti de compromissions, ni un parti protestataire qui ne chercherait qu’à témoigner, à se justifier, ou pire, à prendre on ne sait quelle revanche sur l’histoire.
C’est un parti qui reste fidèle à son programme et à ses engagements. Un parti breton et européen. Un parti qui défend les intérêts du peuple breton et des peuples européens. Un parti d’avenir enraciné dans un passé glorieux. »