Les vaches limousines scandalisent Macron et les écolos mais ils laissent détruire la filière du poulet par les exportations des oligarques ukrainiens

En exonérant de droits de douane les importations de gallinacés industriels en provenance d’Ukraine, Bruxelles porte un préjudice fatal à une filière avicole en difficulté, tandis que Paris refuse d’activer la clause de sauvegarde.

S’il en est un qui peut se dresser sur ses ergots et crier kokoriko en cette fin d’été 2023, c’est Yuriy Kosiuk, l’oligarque ukrainien propriétaire du groupe MHP, qui produit chaque année des millions de tonnes de volailles de batterie issues des plus grands élevages industriels aujourd’hui connus. À la tête d’une fortune estimée à 1,5 milliard de dollars par le magazine Forbes, grâce à laquelle il s’est fait construire près de Karkhiv un palais inspiré du château de Versailles, vole en Airbus privé et possède un yacht monumental, cet homme d’affaires fut d’abord directeur de cabinet adjoint chargé des opérations militaires de Petro Porochenko, le président issu du mouvement Maïdan, en 2014, avant d’élargir son rayon d’action aux échanges internationaux pour intégrer finalement la garde rapprochée de Volodymyr Zelensky

MHP possède un portefeuille diversifié, couvrant grain culture, transformation de la viande, la volaille l’élevage et la transformation de la volaille. La société est surtout connue pour sa marque de poulet Nasha Riaba, qui détient une part de marché 50% en Ukraine.

https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/poulet-ukrainien-la-commission-europeenne-poignarde-la-volaille-francaise-et-paris-laisse-faire

Les cordons bleus, les plats cuisinés, les kebabs… Tous les morceaux de poulet que nous consommons ne viennent pas forcément de France, ni même d’Europe. Car depuis 2014, l’Union Européenne a noué un accord de libre-échange avec l’Ukraine comprenant des taxes très faibles, voire nulles. Si on parlait de 40.000 tonnes de produits à l’époque, le début du conflit avec la Russie a rebattu les cartes. “Avec la guerre en Ukraine, l’Union Européenne a levé les tarifs et les contingents. Les importations depuis l’Ukraine ont bondi de 180% entre 2021 et 2022. Entre 15 et 25.000 tonnes de volailles arrivent chaque mois en Europe”, nous confie Yann Nédélec, directeur de l’Anvol, l’interprofession de volaille de chair. Ce dispositif a été renouvelé le 6 juin 2023 pour une durée d’un an. En somme, le marché européen est inondé de poulets ukrainiens, que nous retrouvons dans les produits transformés, dont les prix d’achat sont 2 à 4 fois moins chers que ceux produits en France.

Si l’interprofession soutient la nécessité d’une action européenne pour aider l’Ukraine, la pilule a du mal à passer, car elle estime que cet accord ne favorise qu’un seul industriel milliardaire : MHP, côté à la Bourse de Londres et dont le siège social est basé à Chypre. Selon l’Anvol, il s’agit d’une opportunité destinée à un seul et même groupe volailler qui truste le marché européen et développe son activité dans un pays en guerre, sans pour autant profiter à la population ukrainienne. “On parle de production intensive avec des bâtiments qui comptent 1 à 2 millions de poulets”, ajoute Yann Nédélec. Inquiète, la profession alerte sur le fait que cette situation puisse poser un problème pour les éleveurs à moyen et long terme. “La consommation de volaille augmente en France mais nos éleveurs ne peuvent pas en profiter car on importe trop”, ajoute le directeur de l’interprofession.

A propos pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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13 commentaires pour Les vaches limousines scandalisent Macron et les écolos mais ils laissent détruire la filière du poulet par les exportations des oligarques ukrainiens

  1. Alimi dit :

    Merci pour ces informations judicieuses et courtes qui élèvent notre discernement
    Bien à vous Paul

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  2. Jean Sentrais dit :

    La loi du marché appartient au consommateur : qu’on se le dise !

    Assurez-vous de la qualité … puis consommez local. Ou élevez vos propres poulets.

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  3. Jean Sentrais dit :

    Woâââh ! des élevages de plusieurs millions de poulets en batteries.

    Au moindre doute de grippe aviaire chez ces poulets, KillBill & Bancel (Moderna) déjà présents en Ukraine s’en frotteront les mains :

    -« Et si on les traitait d’emblée par quelques nouveaux produits à médication d’OGM, par injections géniques anti-grippales » ?

    Bon ! à part ça, qui de l’UE osera vérifier la qualité viandesque à l’importation ? Sur quel critère sinon celui de la corruption … de la poule Ursula.

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  4. COIC JL dit :

    Il va falloir trouver un moyen de virer pour de bon nos « élites ».

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  5. COUVERT Jean-Louis dit :

    Tout le monde sait que la grippe aviaire, comme le nuage de Tchernobyl, ne passe pas les frontières de l’Ukraine, elle n’est dangereuse que pour les poulets français bien sûr ! Et notre chef grand amateur de « made in ailleurs » dans tous les domaines ne sera satisfait que lorsque ce pays sera entièrement détruit ! Je crois que certains (ne suivez pas mon regard) ont raté leur vocation : ILS auraient voulu être fossoyeurs. Heureusement j’ai (mais pour combien de temps encore) la chance de pouvoir acheter mon poulet à un producteur local qui vends sa production, une vingtaine de bestioles, sur le marché du samedi.

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    • Lepiaf18 dit :

      Et il la choppent comment à votre avis ? grâce à l’import de ces poussins bien sûr !
      Tout ça pour que chez nous les industriels nous vendent des faux œufs de poule de plein air et des découpes de volailles OGM à 2€ le kg.
      Va vraiment falloir y regarder à 2 fois ce qu’on achète !
      Et « producteur local » risque fort de ne plus suffire, faudra vérifier la provenance des poussins. Je suis dans le même cas que vous: marché à 15 km en zone rurale.

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      • Jean Sentrais dit :

        Je pense savoir que le virus de la grippe aviaire se transmet à la volaille d’élevage essentiellement par des fientes d’oiseaux, prioritairement par celles d’oiseaux migrateurs.

        On pourrait escompter qu’un élevage mené en conclave (enceinte sécurisée comme un labo de Wuhan !) soit de ce fait épargné. Or, toute intervention humaine venant de l’extérieur, même soumise à de strictes sanctions d’hygiène ne sera jamais indemne de contamination si le virus – par hasard – se trouvait à proximité des élevages … y prénétrant, par exemple par la ventilation forcée de l’enceinte prétendument sécurisée !

        Qu’un seul poulet – fragile – contracte la maladie, celle-ci se répandra comme une trainée de poudre à l’ensemble de la colonie !

        Cela signifie que nous finirons immanquablement par consommer des poulets grippés déglingués … car telle est la démence de la très nouvelle industrie alimentaire. En Ukraine …

        Nous avons vite compris que tout ce qui s’articule de l’UE à l’Ukraine est définitivement, dramatiquement déraisonnable.

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      • Lepiaf18 dit :

        @Jean;
        Les « virus » sont inertes en dehors des organismes qui les portent. Et même là, ils ne se développent pas forcément, voir les chauve-souris de Wuhan, insensibles au coronavirus dont elles sont l’origine.
        Donc, les mesure sanitaires imposées aux éleveurs, de même que l’abattage des volailles saines est une immense connerie !

        La contamination se fait exclusivement, effectivement, par d’autres oiseaux et par voie de conséquence le plus facilement par les volailles elle-mêmes.
        La migration n’est qu’une conséquence et un effet néfaste du coup.

        Bon vue la rapidité de contamination, si la volaille survit, c’est qu’elle a résisté.
        Le véritable problème reste de fait cette vaccination à base d’OGM, euh, pardon… d’ARNm !!!

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  6. JEAN-LUC dit :

    Les fossoyeurs de l’économie Française à la commission Européenne, aux ordres de Washington DC, et relayés par nos « élites » dirigeantes mondialistes, poursuivent leur travail de sabotage de notre pays, de son niveau de vie et de sa protection sociale.

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  7. Ping : Les vaches limousines scandalisent Macron et les écolos mais ils laissent détruire la filière du poulet par les exportations des oligarques ukrainiens – Jolie Fiole & Beau Flacon

  8. JEAN CLAUDE fraternel dit :

    mangeons du poulet label rouge élévé en liberté et français
    si c’est une question de prix mangeons 100 grammes au lieu de 200 grammes rajoutez une boite de champignons si vous le pouvez cherchez votre poulet chez le paysan du coin.

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