Les services secrets britanniques accusés d’avoir attaqué les bombardiers stratégiques de la Russie.Le traité New Start l’obligeait a les laisser visibles aux satellites

Du jamais vu même pendant la guerre froide, des commandos ont attaqué les bases stratégiques de l’arme nucléaire russe.

Il vaut mieux attendre les résultats prouvés de cette audacieuse opération britannique avant de tirer des conclusions. Les caméras sur les drones permettront un décompte précis. Pour l’instant 5 à 7 TU95 ont été totalement ou partiellement détruits. Il y en a une trentaine d’opérationnels

Ces avions ne sont plus fabriqués depuis 1991

Alors que les deux parties se préparent à de nouvelles négociations, ces attaques ont suscité de nouvelles tensions au lieu de renforcer la position de l’Ukraine dans les négociations. L’impact psychologique d’une pénétration des défenses stratégiques russes pourrait s’avérer plus important que les dommages militaires réels, mais pourrait se traduire par une escalade des hostilités dans les semaines à venir. Le Kremlin est désormais contraint de réagir avec détermination

@LaurentOzon

Ce qui est clair, c’est que l’attaque contre la Russie était une attaque contre ses forces de dissuasion nucléaire.

La Russie reste signataire du traité New START qui impose notamment une visibilité sur les moyens de projection nucléaire et donc la visibilité des bombardiers et appareils susceptibles de porter des frappes atomiques.

C’est le respect de ce traité qui a exposé les avions russes à l’attaque otano-kievienne. Le traité New START (New Strategic Arms Reduction Treaty) est un accord bilatéral entre les États-Unis et la Russie, signé le 8 avril 2010 à Prague et entré en vigueur le 5 février 2011. Il a été prolongé en 2021 jusqu’au 4 février 2026.

Le traité permet aux deux parties (États-Unis et Russie) de surveiller les forces stratégiques de l’autre. Pour faciliter cette surveillance, les armes stratégiques, y compris les bombardiers lourds, doivent être stationnées dans des bases désignées et être visibles pour les satellites.

Cela permet à chaque partie de confirmer le nombre, l’emplacement et le statut des armes (par exemple, si un bombardier est équipé d’armes nucléaires ou s’il a été converti pour un usage conventionnel). La Russie a suspendu sa participation active au traité New START en février 2023, notamment sur la question des inspections, mais a conservé son respect des règles de visibilité réciproques.

Les néoconservateurs qui dirigent l’UE et l’OTAN ont donc exploité une faille créée par ce traité conçu pour maintenir l’équilibre de la dissuasion nucléaire. L’effet est limité (on est loin d’un Pearl Harbor russe), mais ses implications sont importantes.

La nouvelle doctrine nucléaire russe, officialisée par un décret signé par Vladimir Poutine en novembre 2024, élargit les conditions dans lesquelles la Russie pourrait envisager une réponse nucléaire. Selon cette doctrine, une attaque directe contre les infrastructures de dissuasion nucléaire, comme les bases de sous-marins nucléaires,

les aérodromes abritant des bombardiers stratégiques ou les installations de missiles balistiques, pourrait être considérée comme une menace à la souveraineté de l’État, justifiant potentiellement une réplique nucléaire.

Une fois encore, les néoconservateurs font le pari que la Russie ne répondra pas à la hauteur de la menace et, mettant une fois de plus en balance ses impératifs de survie et sa responsabilité devant le monde, acceptera de subir un nouvel affront pour ne pas risquer de déclencher une guerre atomique mondiale. Tant que Vladimir Poutine est à la tête de la Russie, cette sagesse peut s’imposer. La réponse devrait donc être symboliquement forte, mais heureusement mesurée.

▪️7 x Tu-95MS
▪️1x Tu-22M3
▪️1x An-22

https://x.com/i/status/1929526215922073876

https://x.com/i/status/1929526215922073876

Les Tu95 existent depuis 1955, les Tu160 existent depuis les années 80… Et pour ceux qui ne sont pas au courant, la Russie a lancé en 2009 un programme qui s’appelle le PAK DA (Izd.80), un futur bombardier stratégique furtif

Le Secret Intelligence Service (SIS), également connu sous la dénomination de MI6 (pour Military Intelligence, section 6), est le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni.

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About pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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10 Responses to Les services secrets britanniques accusés d’avoir attaqué les bombardiers stratégiques de la Russie.Le traité New Start l’obligeait a les laisser visibles aux satellites

  1. Avatar de elba jovialedbba43735 dit :

    « Tant que Vladimir Poutine est à la tête de la Russie, cette sagesse peut s’imposer. La réponse devrait donc être symboliquement forte, mais heureusement mesurée. »

    QUI donc est en sous-main pour titiller ainsi les russes ? Le pouvoir profond américain ? Certains membres du « peuplélu » ?

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  2. Avatar de inspiringc21de4f735 inspiringc21de4f735 dit :

    Il est certain que les Ukrainiens seuls n’auraient pu réaliser pareille attaque.

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  3. Avatar de Pierre Driout Pierre Driout dit :

    Trump a certainement donné le feu vert à Zelinsky pour son opération de contournement des défenses russes car il avait haussé singulièrement le ton contre Poutine très récemment.

    Sur le plan militaire l’impact psychologique pour les Russes est important.

    Le mythe de l’invulnérabilité russes par le fait même de ses dimensions s’effondre.

    Le discours de Poutine devient caduque.

    Les nouvelles armes – les drones en l’occurrence – rebattent les cartes des opérations tactiques que ce soit sur terre, dans les airs voire même sur la mer car on pourrait imaginer un essaim de drones attaquant un bâtiment de surface et le coulant ! Seuls les sous marins sont inaccessibles.

    Les chars de combat – le fer de lance des batailles modernes depuis 1918 – sont devenus subitement obsolètes !

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    • Avatar de elba jovialedbba43735 dit :

      Je pense surtout que si Poutine a des armes efficaces (sans parler du nucléaire) et qu’il les emploie contre Kiev ou une autre capitale, tout le monde – USA en premier – criera à l’attaque russe et dira que Poutine veut la guerre. Ce qui n’est pas vrai.

      Poutine veut les oblasts de l’est (mines de lithium importantes dans le Dombass) et la Crimée. Si quelqu’un lui disait « d’accord pour ça », il me semble que la guerre serait finie. Mais les enjeux économiques sont là pour les européens en ce qui concerne le lithium… et peut-être d’autres choses que j’ignore.

      En attendant, des soldats (et des civils) meurent. Et ces gens-là n’en n’ont rien à faire. Moi, ça me chagrine tellement !

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    • Avatar de lepiaf18 lepiaf18 dit :

      « Le mythe de l’invulnérabilité russes par le fait même de ses dimensions s’effondre. »

      Je ne crois pas qu’on puisse aller jusque là. Tout juste un peu écorné le mythe !
      Et c’est nos bons vieux journaleux incultes qui nous le démontrent.
      Hier ils nous disent que l’UKR a frappé la Russie à plus de 4000 km de ses frontières, ais quand on regarde la carte de ces frappes et qu’on est attentif au discours (tous les mots comptent dans ces cas là !), la situation est beaucoup moins préoccupante qu’il n’y paraît.

      Certes les frappes sont sur le territoire russe, mais, les cibles visées sont EN PERMANENCE à la vue de tous puisque ce sont des bombardiers stratégiques censés porter l’arme nucléaire.
      Ensuite, on apprend qu’en fait ce sont des frappes de commandos infiltrés et que l’opération était envisagée et préparée depuis 1 an et demi. L’attaque était sophistiquée, mais effectivement c’est pas le genre de truc qu’on fait à l’improviste.
      Enfin si effectivement encore il y a une frappe à plus de 4000 km de l’Ukraine, en fait elle se situe très près de la frontière sud du pays. on peut donc sans grand risque pensez que de pénétration profonde il n’y a pas eu, mais que celle-ci a eu lieu à partir d’un pays voisin et que les camions sont entrés en Russie relativement peu de temps avant l’attaque.

      En résumé, à part le « coup d’éclat » démontré par « l’ingéniosité » de l’attaque et le fait d’être dans l’expectative quant aux commanditaires (Anglais, Américains, Pentagone, Otan… ?) ce n’est sans doute pas ça qui va faire changer à Poutine son fusil d’épaule. Et Zelensky pourrait même en payer le prix fort car c’est lui au final qui bombe le torse et revendique cette attaque. curieusement (ou pas… !) ça me rappelle l’affaire NordStream… !

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  4. Avatar de louisdaniel47 louisdaniel47 dit :

    Les russes s’en remettrontPlus l’occident s’enhardi plus il s’exposeDésormais V. Poutine s’expose au peuple russe et les alliés de la Russie pourraient douterSi Medvedev intervient ce ne sera plus pareil et certains regretterons leur arrogance

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  5. Avatar de Pierre Driout Pierre Driout dit :

    Les 5 soeurs sont les 5 services secrets anglo-saxons : Etats-Unis, Angleterre, Canada, Nouzell-Zélande et Australie.

    Ils communiquent directement entre eux sans passer par leurs gouvernements respectifs donc conclusion si l’un d’eux était au courant et impliqué forcément les autres.

    D’autre part Trump avait annoncé à Poutine qu’il pouvait faire très mal à la Russie et Poutine n’a pas voulu croire Trump le vantard ; résultat Trump a donné le feu vert à une opération orchestrée depuis longtemps en amont !

    Donc tout s’est enchaîné d’une manière logique.

    La suite ? Tout dépend si Poutine comprend le coup de semonce ou pas…

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    • Avatar de lepiaf18 lepiaf18 dit :

      « résultat Trump a donné le feu vert à une opération orchestrée depuis longtemps en amont ! »

      Rien ne permet encore d’affirmer cela, ce ne sont que conjectures !

      Quand Trump dit à Poutine que les USA peuvent lui faire mal il parle sans doute de guerre commerciales et d’intérêts géopolitiques, pas d’opérations militaires.
      Rappelez-vous du traquenard qu’il avait tendu à Zelensky à Washington pour faire plier celui-ci à propos du contrat sur les « terres rares ». Et le joueur de flutiau a plié !

      J’y verrais plutôt la « patte » de l’Otan, voire de la CIA. Mais ce n’est qu’un avis.

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