QUI prêtera aux Etats occidentaux en 2024? La confiscation des avoirs russes pour les donner à Zélensky aura un effet boomerang dévastateur pour nous

Les mauvaises idées succèdent aux mauvaises idées, après les désastreux effets (pour nous) des sanctions contre la Russie, le spécialiste écolo des rats parisiens Bayou et les macroniens phosphorent sur la confiscation des avoirs russes pour aider l’Ukraine . Une décision qui détruira la réputation de l’Europe auprès des investisseurs chinois et non occidentaux qui comprendront que de telles confiscations les concerneront un jour .

Très mauvaise idée au moment où les Etats occidentaux font exploser leurs dettes, qui leur prètera? et à quels taux?

Depuis le début du conflit ukrainien en 2022, les États-Unis et l’UE ont bloqué près de 300 milliards de dollars d’actifs appartenant à la Banque centrale russe. Sur ce montant, 196.6 milliards d’euros (211 milliards de dollars) sont détenus par la chambre de compensation belge Euroclear, qui a gagné près de 4,4 milliards d’euros d’intérêts sur le solde l’année dernière.

En début de semaine, le Conseil de l’Europe a pris des mesures en vue d’une éventuelle confiscation de ces revenus d’intérêts. Le Département d’État a révélé plus tard que Washington « continue de discuter activement avec ses partenaires, y compris le G7 », concernant d’éventuelles façons de saisir les avoirs russes.

Jeudi 15 février, deux députés français ont proposé de les confisquer au profit de la reconstruction de l’Ukraine. Un texte transpartisan soumis par Renaissance, le parti présidentiel, et les Écologistes, dont le député Julien Bayou,« Avec Benjamin Haddad, qui est le président du groupe d’amitié France-Ukraine, dont je fais partie, on demande à la France de peser au niveau européen pour confisquer les avoirs russes qui sont actuellement gelés au niveau européen, explique le député. Il y a 300 milliards d’euros qui, pour une bonne partie, sont en Belgique, qui sont des avoirs de la Banque centrale russe qui sont gelés depuis bientôt deux ans. On n’en fait rien et nous proposons de les affecter au soutien à l’Ukraine. Là, il s’agit de cinq fois les sommes qui ont été débloquées au niveau européen lors du dernier paquet d’aide. »

La saisie des réserves gelées de la Russie est un sujet délicat, nécessitant une évaluation solide des fondements juridiques.

Gita Gopinath du FMI souligne l’importance d’un soutien juridique suffisant avant de procéder à de telles actions. Les décisions prises dans ce domaine complexe et délicat doivent tenir compte des conséquences à long terme sur les membres du FMI et sur l’économie mondiale. Une approche prudente et réfléchie est essentielle pour une résolution appropriée de cette question.

En effet, l’utilisation des fonds russes gelés pourrait mettre en péril la réputation de l’euro. C’est ce que déclare le vice-président de la banque. L’UE ne devrait pas utiliser les avoirs russes gelés pour aider à reconstruire l’Ukraine, a déclaré le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos. Selon le haut-responsable, une telle action pourrait avoir de graves implications pour la monnaie unique européenne.

« Nous devons être prudents, car cela pourrait nuire à notre réputation. Nous devons regarder au-delà de ce conflit de manière isolée. Et cela pourrait avoir des implications pour l’euro en tant que monnaie sûre. L’euro est la deuxième monnaie la plus importante au monde et nous devons tenir compte de sa réputation à long terme », a prévenu M. de Guindos. Il indique que, même si la BCE est « favorable à l’aide et au soutien de l’Ukraine de toutes les manières possibles » ; il existe « d’autres moyens de financer la reconstruction de l’Ukraine ».

De nombreux avertissements, selon lesquels de telles mesures pourraient mettre en péril la crédibilité du système financier occidental et des monnaies occidentales

Parallèlement à des vagues successives de sanctions antirusses , dès le printemps 2022 des voix de plus en plus audibles ont commencé à se lever pour faire jouer une nouvelle carte considérée comme particulièrement efficace contre l’économie russe : la confiscation pure et simple des actifs gelés de la banque centrale de Russie qui s’élèvent à plus de 300 milliards de dollars et leur injection dans la lutte contre Moscou.

Après plus d’un an et demi depuis le début des diverses réflexions sur la possibilité de la spoliation de l’argent souverain russe, le 24 janvier 2024, la Commission des affaires étrangères du Sénat des EU a fait le premier pas tangible dans ce sens en approuvant le projet de loi « Rebuilding Economic Prosperity and Opportunity (REPO) for Ukrainians Act » (« Reconstruction de la prospérité et des opportunités économiques pour les Ukrainiens ») visant à confisquer les actifs russes, afin de les transférer vers l’Ukraine et, surtout donner l’exemple à suivre à ses partenaires européens qui détiennent la plus grande part de l’investissement étranger de Russie. Avec cette approbation, la confiscation des fonds souverains russes peut avoir lieu dès son adaptation par l’ensemble du Sénat, de la Chambre des représentants et la promulgation par le président Joe Biden.

 

Les États disposent de l’immunité souveraine, en ce qui concerne leur propriété, et sont exemptés de la juridiction des autres pays – l’expropriation de leurs biens est interdite. Les dispositions du droit international sont sans équivoque et ne sont pas soumises à une interprétation : l’unique possibilité légale de confisquer les actifs souverains d’un état est la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, le verdict de la Cour internationale de Justice de l’ONU ou un accord signé par les parties concernées dans le cadre d’un traité de paix sur les réparations suite à un conflit armé.

Parmi les effets délétères qui seront inévitablement produits par la confiscation des actifs russes, on peut citer deux majeurs, dont le premier est l’autodestruction de la réputation étatique que bénéficiait jusqu’à présent l’ensemble du monde Occidental en tant qu’espace du respect des droits. La perte inévitable de cette réputation mènera directement à la perte de confiance vers le système financier occidental basé sur le dollar et l’euro et donc vers la sûreté d’investissement dans des produits financiers proposés par ce dernier.

Depuis le début du conflit orchestré par les EU en Ukraine via le coup d’état de 2014, la Russie s’est débarrassée de l’intégralité de la dette étasunienne. Si encore en 2010 la Russie faisait partie des dix plus grands détenteurs de bons du Trésor étasunien, avec plus de 176 milliards, . Aujourd’hui l’investissement russe dans la dette étasunienne est nul.

La baisse de la demande du dollar sur la scène internationale enclenchera automatiquement une dévaluation de la monnaie et, de fait, la baisse de la demande de bons du Trésor qui mènera, mécaniquement, à une augmentation de leur taux d’intérêt, en rendant, tout simplement, impossible le financement de la dette publique étasunienne au niveau que l’on connait aujourd’hui.

En tandem avec la Russie, la Chine de même, se débarrasse progressivement de ce dangereux débiteur. Si en 2015 elle détenait des bons outre-Atlantique pour plus de 1270 milliards, au début de la guerre en Ukraine ce chiffre s’élevait à moins de 970 milliards, soit une baisse de ¼ en 7 ans. Et malgré cette baisse déjà très significative, dès février 2022 l’Empire du Milieu a fait encore diminuer ses avoirs en dette américaine à -24%.

En prenant l’exemple de plusieurs pays, la Russie, la Chine en tête, c’est l’Egypte qui vient de prendre la voie de la dédollarisation en faveur des monnaies nationales dans les échanges commerciaux russo-égyptiens. Parallèlement à la dédollarisation de ses échanges, l’Egypte a également fait grandement diminuer son investissement dans des bons du trésor américain, avec la diminution de plus de 70% depuis le début de la guerre en Ukraine.

La situation sur le marché européen n’est guère plus enviable : la fuite des capitaux étrangers y prenne de l’ampleur et ne fera que s’accentuer.

Pratiquement aucun Etat hors bloc « atlantiste » ne prendra le risque de se faire spolier, si un jour leur politique souveraine ira à l’encontre des intérêts américains ou européens : non seulement les actifs étatiques actuellement présents sur le marché occidental le quitteront d’une manière accélérée, mais, surtout, les futurs fonds se tourneront vers des produits financiers qui ne représenteront pas des risques associés à l’offre occidentale, notamment ceux des marchés alternatifs de l’Asie et du Golfe Persique.

Le second effet majeur de la spoliation des réserves souveraines de la banque centrale de Russie sera la légitimation directe de la Russie dans sa légalisation de la nationalisation/confiscation des actifs occidentaux présents sur le marché russe à titre de dédommagement financier vis-à-vis des avoir spoliés.

Du côté de la Russie, la confiscation à titre de compensation des actifs des grands groupes occidentaux présents sur le territoire russe serait tout à fait légitime aux yeux des acteurs économiques non-occidentaux

Ainsi, les pertes financières russes causées par des initiatives occidentales seront non seulement réputées nulles, mais en plus elles seront directement converties en pertes financières considérables des entreprises du camp adverse. En se basant sur des statistiques nationales, on peut estimer les pertes par pays en milliards de dollars. Notamment, la France perdra jusqu’à 16,6 milliards, les Pays-Bas jusqu’à 50,1 milliards, le Royaume-Uni jusqu’à 18,9 milliards, la Suisse jusqu’à 28,5 milliards, l’Allemagne jusqu’à 17,3 milliards, l’Italie jusqu’à 12,9 milliards, Japon jusqu’à 4,6 milliards, le Canada jusqu’à 2,9 milliards et les Etats-Unis jusqu’à 9,6 milliards.

Avec le principe des vases communicants, Moscou récupèrera ainsi ses actifs financiers actuellement bloqués pour un délai indéterminé et, de fait, ce n’est pas l’argent russe, mais celui des entreprises occidentales qui sera envoyé à l’Ukraine.

Des problèmes pour la dette publique américaine: 1400 mds de S de déficit 2024 à financer par emprunt mais surtout 8,9 000mds de dette mature arrivée à échéance . Au total 10 000 mds de s à faire financer par l’étranger….

Un montant record de 8 900 milliards de dollars de dette publique arrivera à échéance au cours de l’année prochaine. Parallèlement, le déficit public en 2024 devrait atteindre 1 400 milliards de dollars. Cela signifie que quelqu’un devra acheter plus de 10 000 milliards de dollars d’obligations du gouvernement américain en 2024. Cela représente actuellement près d’un tiers de l’encours de la dette fédérale américaine. Et ce, alors que la Fed devrait commencer à réduire ses taux, ce qui rendrait l’achat de ces obligations moins attractif. Qui va financer toute cette dette ?

A propos pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
Cet article a été publié dans éducation prépa école de commerce. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

8 commentaires pour QUI prêtera aux Etats occidentaux en 2024? La confiscation des avoirs russes pour les donner à Zélensky aura un effet boomerang dévastateur pour nous

  1. Ping : QUI prêtera aux Etats occidentaux en 2024? La confiscation des avoirs russes pour les donner à Zélensky aura un effet boomerang dévastateur pour nous – Qui m'aime me suive…

  2. Jean-louis Roba dit :

    La saisie des biens russes est une véritable crapulerie, un répugnant acte de piraterie étatique. On ne peut en effet saisir un bien que si l’on a un jugement ou que l’on se trouve en état de guerre. Rien de tout cela pour les USA et l’UE. Donc ces saisies sont notoirement illégales et la vente de ces biens serait au surplus désastreuse. Outre le fait que ces immeubles, yachts, etc sont actuellement entretenus aux frais du pays ayant saisi, lorsque la Russie aura gagné la guerre, elle exigera le retour des biens de ces resortissants augmentés de dommages et intérêts pharamineux.
    Nos dirigeants sont des imbéciles inconscients, stupides et profondément malhonnêtes…

    J’aime

    • JEAN-LUC dit :

      Là il ne s’agit pas des biens de particuliers Russes, mais des réserves souveraines de la banque centrale Russe, donc de l’Etat.
      Ces réserves sont des devises, des métaux précieux etc..
      En droit international il faut une décision du conseil de sécurité, ou de la CIJ, ou bien d’un accord entre les parties.
      Si ce n’est pas le cas, c’est du vol pur et simple, de la piraterie…
      Les US ont un certaine habitude de ces pratiques…
      Mais l’europe, dont la France serait bien inspirée de ne pas voler les avoirs d’un autre pays qui a toujours respecté ses engagements économiques énergétiques à notre égard, avec des prix raisonnables contrairement aux Américains.
      D’autre part en tant que voleur officiel sur la scène internationale, on risque d’avoir ensuite quelques difficultés à faire venir des investisseurs en France et y compris d’emprunter, ce qu’on fait tous les jours pour financer le déficit et payer les intérêts de nos 3400 milliards de dette.
      Concrètement, on fait comment pour payer les fonctionnaires actifs et retraités, si on n’a pas la trésorerie? Et ce n’est qu’un aspect du problème.

      La réputation et le crédit de la France dans le monde sont déjà bien entamés, avec nos guignols, il ne faudrait pas en rajouter une couche pour nous couler définitivement…

      J’aime

  3. Pierre DRIOUT dit :

    Chaque peuple est maître de son destin – ou devrait l’être et en garder le sentiment intime au fond de son âme !
    Maintenant faut-il sentimentaliser la politique ? Non pas plus que les affaires !

    Le peuple français devrait regarder objectivement cette partie d’échec entre le camp etatsunien et la camp russe d’une façon distanciée !
    Où sont ses intérêts et où est la raison finale de tout cela ?

    L’émotion populaire étant facilement manipulable on se gardera de verser dans la larme facile et le spectaculaire à bas coût !

    J’aime

  4. UBU dit :

    Attendez ….
    Vous n’avez encore rien vu …..
    Les si géniales « sanctions » contre la Russie nous auront soigneusement asservis au génies US « démocrates » et « pacifistes »
    Quand ces « démocrates » « pacifistes » vont aller déclarer la guerre à l’Iran et à la Chine …. cela va être aussi assorti de sanctions contre ……. NOUS …. off course et comme nous avons des génies politiques inspirés sans aucune circonvolution cérébrale active l’avenir de nos enfants et petits enfants est radieux ……..
    OBEISSEZ .

    J’aime

  5. Christian dit :

    Menteurs, tricheurs, assassins, voleurs… belle mentalité pour nos générations à venir et de immigration qui saura comment se comporter chez nous les occidentaux !

    J’aime

  6. Karen Caperaa dit :

    Bonjour , et merci pour tous vos partages d’information . Je viens de voir cette loi adoptée , et même si ce n’est pas directement sur le sujet traité ici , tout est lié : https://www.instagram.com/reel/Cyy4ZB7rHVY/?utm_source=ig_web_button_share_sheet C’est allucinant ! Et aussi , mais je ne trouve pas le lien , la loi qui sera effective en fin 2025 je crois , sur les héritages familiaux , stipulant que les biens iront automatiquement à l’État et que les « héritiers » devront payer un loyer à l’Etat pour y demeurer … peut être avais je mal compris ? J’aimerais ! Si vous avez déjà écrit sur ces sujets , j’aimerais retrouver vos articles. Merci beaucoup , belle journée , Karen Caperaa

    J’aime

    • lepiaf18 dit :

      Je crois que ça doit être une blague !
      Et l’idée doit venir de nos « Socialos » qui ont déjà émis l’idée de ce fumeux loyer fictif pour les propriétaires occupants de résidences principales.
      Et si vous voulez connaître l’état de Lois, votées, en discussion ou des projets, il vous suffit d’aller sur les sites des 2 assemblées

      J’aime

Laisser un commentaire