DEPAKINE: le poison de Sanofi est à l’air libre, le scandale se poursuit et le principe de précaution oublié

Le scandale de la Dépakine est un concentré de tout ce qui disfonctionne: Big Pharma (Sanofi), l’Agence du Médicament (mise en examen), les Ordres des médecins et des pharmaciens qui n’ont sanctionné personne, la justice qui trouve le moyen de nommer un expert mis en examen dans l’affaire du Médiator

Le pompon revient à l’Académie de médecine:

Le 4 octobre 2016 l’Académie nationale de médecine a consacré sa séance aux évolutions récentes concernant l’épilepsie de l’adulte.

Au cours des échanges qui ont fait suite à la présentation de Sophie Dupont sur l’actualité thérapeutique, le professeur Claude Huriet a fait, au sujet de la Dépakine, la mise au point suivante :

Depuis quelques mois, une nouvelle « tempête médiatique » a surgi, concernant les malformations foetales qui peuvent survenir chez des enfants dont la mère a été traitée par Dépakine.

Les accidents survenus, après prescription de Dépakine à des femmes enceintes épileptiques, constituent des drames, mais non un scandale.

Un scandale, c’est la survenue d’un événement du fait de pratiques contraires à la morale, qui suscitent l’émotion et l’indignation.

Ce n’est pas le cas de la Dépakine, et les attaques, habituelles, contre les laboratoires pharmaceutiques, les médecins prescripteurs.., et les pouvoirs publics ne sont pas fondées

Quelle incrimination retenir, sauf à qualifier ce drame « d’accident médical non fautif » ou à évoquer un défaut d’information de la patiente !

RECIDIVE EN 2022

Médiator, statines, Dépakine, Lévothyrox, sans compter, bien sûr, les vaccins? Alors que certains médicaments font régulièrement la une de l’actualité, une partie des Français, minoritaire mais particulièrement « active et bruyante sur les réseaux sociaux et surévaluée par les médias », manifeste de « la défiance, ou même de l’hostilité » à l’égard des médicaments, alerte l’Académie de médecine dans un rapport diffusé le 7 juin. Un phénomène jugé préoccupant, et qui confirme « combien la perception du risque médicamenteux par le public est instable, parfois peu rationnelle, combien sont nombreux et complexes les déterminants de cette perception et quel rôle de caisse de résonance des peurs du public les médias peuvent jouer », estime l’Académie, qui redoute que « la polarisation des esprits sur les risques » ne détourne les patients de traitements essentiels à leur santé

https://www.lepoint.fr/video/medicaments-le-cri-d-alarme-de-l-academie-de-medecine-10-06-2022-2479026_738.php

Près de soixante ans après le début de la commercialisation du poison , rien n’est réglé

Famille du médicament : Antiépileptique.Le valproate de sodium, principe actif de la Dépakine et antiépileptique connu pour causer de graves troubles à des enfants dont la mère a été traitée alors qu’elle était enceinte, pourrait aussi présenter des risques s’il a été pris par le père, a prévenu jeudi 4 août 2023 l’agence du médicament

La molécule en cause, le valproate de sodium, est commercialisée depuis 1967 sous la marque Dépakine par le laboratoire Sanofi, mais aussi sous des marques génériques, et est prescrite aux personnes souffrant de troubles bipolaires.

Elle présente, néanmoins, un risque élevé de malformations congénitales sur le fœtus si elle est prise par une femme enceinte. Le nombre d’enfants handicapés à cause du valproate de sodium est estimé entre 15 000 et 30 000, selon les études.

 Mis en examen le 17 juillet 2013 pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire du Mediator, Bernard Rouveix s’est vu nommé, deux ans plus tard, expert judiciaire par le tribunal de grande instance de Paris dans l’affaire de la Depakine alors même qu’il avait réalisé des études pour Sanofi, le fabriquant de l’anti-convulsant.C’est notamment à lui que reviendra la charge d’expertiser deux enfants handicapés après que leur mère a pris de la Dépakine pendant ses grossesses. Le principe actif, le valproate de sodium, est accusé d’avoir des effets secondaires sur le fœtus. Enfin, dans un rapport daté de 2013, il avait mis hors de cause l’anti-inflammatoire Vioxx, malgré les nombreuses plaintes contre ce médicament. Assurément, le Pr Rouveix était un seigneur de l’expertise.

Selon les informations du « Monde », une plainte a été déposée pour mise en danger d’autrui par la mère de deux enfants autistes. Elle n’a jamais pris de Dépakine, cet antiépileptique responsable de malformations et de troubles chez des enfants exposés in utero, mais a été exposée à des rejets dans l’atmosphère.

Plusieurs études ont montré que les enfants nés de mère traitée par l’acide valproïque (valproate de sodium ou valpromide) pendant la grossesse présentent un risque accru de malformations et de troubles du développement (intellectuel, comportemental…). L’utilisation de ce médicament chez l’adolescente et la femme en âge de procréer ne doit donc être envisagée qu’en cas d’absolue nécessité et une contraception efficace doit être suivie pendant tout le traitement.

Une hépatite peut survenir pendant le traitement, le plus souvent pendant les 6 premiers mois, et principalement chez les nourrissons et les enfants de moins de 3 ans présentant une épilepsie grave. Certains signes évocateurs doivent vous amener à consulter votre médecin : une perte de l’appétit, une fatigue anormale avec nausées et parfois vomissements et douleurs abdominales, voire la réapparition des crises d’épilepsie.

Des prises de sang sont prescrites régulièrement pour la surveillance du traitement, notamment pour contrôler le bon fonctionnement du foie et la coagulation du sang.

Une augmentation du risque de dépression et de comportement suicidaire a été observée chez les patients traités par antiépileptiques. Les causes de cette augmentation ne sont pas connues et le risque ne peut être exclu avec ce médicament. La survenue d’idées morbides ou de signes de dépression (changement d’humeur, détachement affectif, difficultés de concentration…) doit être rapidement signalée à votre médecin. La vigilance de l’entourage s’impose.

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Le scandale de la Dépakine n’a peut-être pas livré tous ses secrets, ni dévoilé toutes ses victimes. L’antiépileptique commercialisé depuis 1967 par le laboratoire Sanofi est responsable de malformations et de troubles neurodéveloppementaux chez des milliers d’enfants de mères traitées pendant leur grossesse. Selon les témoignages recueillis par Le Monde, des pathologies similaires sont présentes chez des enfants de riverains de l’usine quiproduit la Dépakine, à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), et de travailleuses fréquentant la zone industrielle. Aucune mère n’a pris le médicament, toutes s’interrogent sur le lien avec les rejets dans l’air de valproate de sodium, son principe actif, autour du site.

C’est le cas de Mélanie S. (qui souhaite garder l’anonymat), dont les deux enfants présentent des troubles neurodéveloppementauxsemblables à ceux observés chez les enfants exposés in utero à la Dépakine. Mélanie S. n’a jamais consommé de Dépakine, mais travaille depuis 2011 dans un bureau situé à une cinquantaine de mètres de la cheminée de Sanofi. Après des années d’hésitation, le diagnostic d’autisme de sa fille en juillet, après celui de son fils trois ans plus tôt, l’a décidée à saisir la justice. Mercredi 15 novembre, une plainte a été déposée contre X pour mise en danger d’autrui auprès du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

Ce pôle est chargé d’une enquête depuis que le parquet a ouvert en 2022 une information judiciaire, notamment pour mise en danger d’autrui, après la révélation, en juillet 2018, de rejets massifs dans l’atmosphère de valproate de sodium et de bromopropane (classé cancérogène, mutagène et reprotoxique possible) par l’usine Sanofi de Mourenx. Mélanie S. est ingénieure. « Je suis scientifique. Je ne peux rien affirmer. Je m’interroge sur le lien entre mon exposition et les troubles constatés chez mes enfants, explique-t-elle. Mon espoir est que la justice se saisisse de cette plainte pour répondre à mes questions et enquêter au-delà de mon cas sur ce qui pourrait potentiellement être un scandale sanitaire. »

A propos pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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9 commentaires pour DEPAKINE: le poison de Sanofi est à l’air libre, le scandale se poursuit et le principe de précaution oublié

  1. Jean Sentrais dit :

    Entretemps, entretemps, entretemps La Bergère du Matin vient nous entretenir d’un projet de Loi sur le financement de l’Aide aux personnes âgées, postulant qu’en 2030 (selon le calendrier du WEF) il y aura plus de 20 millions de Vieux en France (inutiles, encombrants et déprimés !) qui encombreraient la vie économique et sociale (Aurore Bergé/FranceInter, vidéo diffusée sur Yt le 20 novembre 2023, durée 20:50) :


    Ne nous y trompons pas : sous le couvert d’une compassion confite de maladresse, La Bergère du Matin dissimule, en réalité, que l’EMmerdeur crétin et criminel tentera d’imposer une Loi abjecte sur l’État nazi – heu ! – l’euthanasie des Vieux inutiles, encombrants et … déprimants.

    Le Gardasil durant le covid-19 20 21 22 n’avait pas suffit. Puis, chose horrible : chaque année qui survient produit ses nouveaux Vieux. N’est-ce pas ?

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    • Michel C dit :

      Allo his?
      Le Gardasil, c’est pour niquer les jeunes en bonne santé sous prétexte d’éviter de futurs cancers 😦
      Le Rivotril, c’est envoyer ad patres les anciens sous prétexte de soins 😦

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      • Jean Sentrais dit :

        Oui ! le Rivotril. Merci …

        Au stade compassionnel morbide de nos Jouvenceaux de 85 ans dans les Ehpads ou autres Établissements privés, la chimie laborantine qui leur est administrée sous forme de médicament est souvent menteuse puis tueuse.

        Puis y vivre sans lendemain les achève assurément.

        Une nouvelle Loi absconse devra écarter tout débat, libérer de la place et ventiler les stocks de médocs.

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      • Michel C dit :

        « la chimie laborantine qui leur est administrée sous forme de médicament est souvent menteuse puis tueuse. »
        pas puis, mais en même temps. La clique au pouvoir adore le « en même temps ».
        « libérer de la place et ventiler les stocks de médocs. »
        Comme cela on pourra Rivotriler les moins de 60 ans.
        Elle est pas belle la vie pour ceux qui prétendent nous gouverner?

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    • lepiaf18 dit :

      Et si elle a raison sur le chiffre balancé (ça ne représente finalement qu’à peine un tiers de la population française actuelle); la faute à qui ? A la bande à l’emmerdeur, entre autres, et dont elle fait partie.

      En Europe comme aux USA on ne fait plus de gosses. Chez nous on est obligé de les importer pour combler les trous dans la main d’oeuvre encore nécessaire.
      Mais quand fabriquer ne servira plus plus à rien faute de clients et/ou d’utilisateurs et que ces immigrés iront voir ailleurs, c’est sûr la balance jeune-vieux va pencher du côté où elle dit !
      Quand ce moment arrivera, j’espère pour les vieux d’alors qu’ils auront été suffisamment prévoyants pour s’extraire du système.

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  2. elektron dit :

    Il y a plus de 30 ans, des médecins en charge de suivi de femmes enceintes, en secteur rural, leur indiquaient de ne pas/plus prendre cet anti-épileptique le temps de mener à terme leur gestation.

    Cela interroge.

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  3. lepiaf18 dit :

    Article du Point de juin 2022 à propos du « cri d’alarme » de l »Académie de médecine:
    Je cite votre extrait:

    « l’Académie, qui redoute que « la polarisation des esprits sur les risques » ne détourne les patients de traitements essentiels à leur santé »

    Ben voyons, ça va être de notre faute maintenant ! Si ces problèmes étaient réellement anodins pourquoi systématiquement vouloir planquer les éventuels problèmes sous le tapis.

    Mon épouse est passée par la case Lévothyrox (traitée avec le produit Sanofi de 1995 à 2017) et nous avons bel et bien constaté les méfaits du changement de formulation. Revenue pour un temps à la formule initiale avec Euthyrox (cherchez l’erreur; entre nous, pourquoi 1 version pour la France et une autre pour le reste de l’Europe !), même si cette dernière a aussi ensuite disparu des radars, elle est depuis passée à la formulation par un autre labo et, coïncidence sans doute (ou pas !), mais la dose a diminué d’un tiers en moins de 3 ans. C’était un des reproches faits à la nouvelle formule Sanofi, son manque d’efficacité.
    Avec la dose habituelle sa TSH était… presque nulle ! Comme si sa thyroïde ne fonctionnait pas. Depuis le changement de produit, remontée par paliers de la TSH (et perte de poids, enfin, avec diminution des symptômes de la maladie). On s’approche enfin de la « normale ». Et Sanofi de persister à dire que tous ces malades étaient finalement des affabulateurs…
    Pourtant le principe actif est le même, la Lévothyroxine sodique (désormais classifiée médicament essentiel depuis juin 2023); ce qui change par contre c’est l’excipient et parfois le support (comprimé, gouttes….).

    Pourquoi dans ces conditions, sur un produit connu pour ses difficultés d’adaptation de doses justement, ce labo n’a-t-il pas tenu compte des remontées formulées par les patients et certains médecins? Qu’avait-il à craindre ?
    Et qu’y a-t-il d’intolérable pour les pontes de l’Académie de penser dans ces conditions que d’autres puissent mettre en évidence des écarts dans la bio disponibilité finale du principe actif? Pourquoi soutenir mordicus que l’excipient n’est pas en causse, mais dans le même temps n’avancer aucune autre hypothèse rationnelle ?

    Il est même parfaitement intolérable que ces nababs, représentants d’une caste qui ne cesse de se décrédibiliser, tentent de faire passer systématiquement le patient pour un ignare.
    C’est en premier lieu de leur faute si les malades doutent du bien fondé des prescriptions. Il serait temps qu’ils les écoutent lorsque des doutes sur l’efficacité du traitement sont formulés.

    Et j’ai d’autres exemples, les Statines, en l’occurrence pour ce qui me concerne.
    L’Académie ferait mieux de s’occuper du recyclage des connaissances de ses oilles et de leurs conflits d’intérêts avec les labos plutôt que d’essayer de systématiquement dédouaner ce beau monde. On en a encore eu un épisode avec les injections Covid; la recrudescence des fausses couches et des problèmes de règles, ne les a pas faits beaucoup réagir.

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    • Elysbeth Levy dit :

      J’ai retrouvé le fameux RAPPORT de l’Académie de Médecine le 7 juin 2022 qui veux en fait imposer la censure, la fin du principe de précaution, stopper les médecines dites douces, les croyances naturalistes, etc…le complotisme puisque ces docteurs et Gérald Bronner qui en fait parti, ont tous des intérêts a faire travailler les laboratoires ..certains sont connus pour avoir des conflits d’intérets dans des affaires …

      https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2022/06/22.5.24-Rapport-ANM-Perception-du-risque-APRES-VOTE-PLENIERE.pdf Lisez là car elle donne les soubassements de ce qu’ils appellent le complotisme médical, et le pouvoir de certains médias, des réseaux sociaux, qui seraient en fait contre la logique économique des labos ..
      Gérald Bronner fait parti de nombreux conseils scientifiques AREVA et autres Agri-Paris Tech OGM et autres technologies a ARNmessager ..!

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  4. Elysbeth Levy dit :

    Le but des pseudo-rationalistes au service de Big Pharma est de faire sauter le Principe de précaution inscrit dans la Constitution ..Gérald Bronner et ces amis feront tout pour donner le quitus a toutes industries qui fabriquent des effets indésirables à la chaine …j’ai retrouvé cet article de l AFIS lié à l’Industrie en général ..
    https://www.afis.org/L-inquietant-principe-de-precaution « Le deuxième chapitre met en rapport le fonctionnement de l’esprit humain et la mise en œuvre du principe de précaution. Nous le savons, notre intuition nous trompe. Or, affirment les auteurs, « l’idéologie de précaution mobilise, précisément, les idées que M. Tout-le-Monde peut se faire du hasard et des probabilités » pour conduire à des décisions intuitivement fondées, mais collectivement irrationnelles. Les différents biais cognitifs de l’esprit humain sont analysés en détail, et largement illustrés par des résultats d’expériences en psychologie sociale. Ainsi, nous avons tendance à surestimer les faibles probabilités (et aussi, par ailleurs, sous-estimer les fortes probabilités), et cette disposition se trouve amplifiée quand ces faibles probabilités sont associées à un risque. Dans ce cas, il n’est pas rare que, pour éviter une situation perçue comme dangereuse, nous mettions en œuvre des stratégies déraisonnablement coûteuses au regard du risque réel. C’est cette tendance que le principe de précaution met en scène pour conduire, comme l’illustrent les auteurs à propos de certaines récentes affaires de santé publique, à des décisions où l’intérêt général a été sacrifié au nom d’une « éthique de conviction » (ne jamais transiger, ici sur le risque zéro, peu importe le coût, peu importe si d’autres valeurs en pâtissent) opposée à une « éthique de responsabilité » (qui compare coût et bénéfices de différentes options).

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