
@PHautefeuille
🧨 Quand le journalisme devient vendeur de peur
Un journal national,
@lemondefr
publie une « étude » affirmant que certaines écoles seraient parmi les plus exposées aux pesticides.
Cartes aux couleurs vives , classements, élus inquiets, enfants en arrière-plan. Effet garanti.
Mais regardons le code source de cette peur.
👉 L’indicateur utilisé (IFT) compte des passages, pas des dangers.
👉 Il ne distingue pas produits de synthèse et produits autorisés en agriculture biologique.
👉 Il ne mesure aucune exposition réelle (ni air, ni eau, ni sols, ni biomarqueurs).
👉 Il n’évalue aucun risque sanitaire.
Résultat absurde mais prévisible :
🔹 Une zone agricole bio avec plusieurs passages au cuivre ou au soufre peut être classée “plus exposée”
🔹 qu’une zone conventionnelle utilisant moins de passages.
La carte repose sur l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT), qui mesure le nombre de doses de référence (pleine dose homologuée) appliquées par hectare et par campagne. Cet IFT est calculé de la même façon pour les parcelles conventionnelles et biologiques, en incluant les traitements autorisés en bio comme le cuivre (sulfate de cuivre, bouillie bordelaise) et le soufre.
Scientifiquement, ça s’appelle un biais majeur. Médiatiquement, ça s’appelle un bon titre.
Le plus grave n’est pas l’indicateur.
C’est le glissement volontaire entre :
📊 pression agricole estimée
➡️ 😱 danger pour les enfants.
Aucune causalité démontrée.
Aucune mesure sanitaire.
Mais beaucoup d’émotion.
👉 Ce n’est pas de l’information sanitaire.
👉 Ce n’est pas de la science.
👉 C’est de la mise en scène anxiogène, habillée de cartographie et de jargon.
Les vendeurs de peur ne mentent pas toujours. Ils choisissent simplement les indicateurs qui font peur,
et taisent ceux qui obligeraient à réfléchir.
🔍 La science éclaire.
🧠 L’agronomie nuance.
📢 Le sensationnalisme simplifie.
À chacun de choisir son camp.
Ce n’est pas un indicateur de risque sanitaire direct ni une mesure d’exposition réelle (dérive, air, eau, etc.). C’est une estimation de la « pression d’usage » agricole à proximité. Citation de Karine Princé (Muséum national d’histoire naturelle) : « Cela ne signifie pas que chaque enfant est en danger », mais cela justifie de prioriser la réduction des pesticides autour des écoles.
Oui, exactement : les données sont modélisées et estimées, pas issues de relevés réels et individuels des traitements sur chaque parcelle autour de chaque école.Pour être précis (d’après la méthodologie détaillée dans l’article du Monde et les explications de Solagro sur la base Adonis) :
- Il n’existe pas de données publiques exhaustives sur les traitements réels parcelle par parcelle. Les agriculteurs tiennent bien des cahiers d’épandage (obligatoires), mais ces informations précises (molécules, doses exactes appliquées) ne sont pas centralisées ni accessibles au public.
- À la place, on utilise des IFT moyens de référence :
- Calculés à partir d’enquêtes statistiques nationales ou régionales (enquêtes « Pratiques culturales » du Ministère de l’Agriculture, réseau DEPHY, etc.), auprès d’échantillons d’agriculteurs.
- Ces IFT moyens sont attribués à chaque type de culture (ex. : vigne, blé, maïs) et ajustés selon la région et le statut bio/conventionnel (quand déclaré via les aides PAC).
- Pour la carte : on prend les parcelles réelles (via le Registre Parcellaire Graphique, qui donne la culture et parfois le bio), et on leur applique ces IFT moyens estimés. Puis on fait la moyenne dans le rayon de 1 km autour de l’école.
C’est donc une modélisation
Ah, les enfants !!! Une bonne aubaine d’avoir trouvé ça,de la part des malfaisants. J’espère que les parents ne s’y laissent pas prendre. Ils devraient en premier lieu s’interroger plutôt sur les vaccins que l’on injecte à leur progéniture. + pas mal d’autres choses dont « l’éducation sexuelle à l’école » ou l’exposition aux ondes via les portables et j’en passe.
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Et la nourriture vide de chez Mc Bouffe qui rend les enfants boursoufflés. Mais qui lit encore Le Monde ?
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