Syrie: les villages chrétiens brulent et Macron embrasse le djihadiste JAWLANI

Alors que le président syrien, l’ancien chef d’Al-Qaïda/ISIS Julani, est actuellement à New York invité par l’ONU, son régime incendie des villages chrétiens entiers en Syrie. C’est fou à quel point le monde se soucie peu des chrétiens du Moyen-OrienT

Depuis plusieurs jours, les chrétiens de Syrie sont confrontés à des incendies, d’origine criminelle, qui ravagent des villages de la Vallée des Chrétiens, dans la province de Homs. En seulement 20 ans, la population chrétienne en Syrie serait passée de 3 millions à moins de 300 000. Quelle est la réalité de la situation des chrétiens en Syrie et quelle est l’ampleur de la répression contre les chrétiens dans ce pays ?

La différence majeure entre la minorité chrétienne syrienne et les autres minorités ethnico-religieuses – les Alaouites, qui représentent environ 10 % de la population, les Druzes environ 3 %, et les Kurdes environ 10 % – tient au fait que ces minorités disposent d’un espace géographique bien défini. Les Alaouites sont installés sur la côte, au Nord du Liban ; les Druzes au Sud, non loin d’Israël ; et les Kurdes au Nord-Est.

Les chrétiens, eux, n’ont pas réellement de territoires dédiés. Cela constitue à la fois un avantage et un inconvénient. L’inconvénient ,est qu’ils ne possèdent pas de zone géographique pouvant les protéger ou dans laquelle ils seraient surreprésentés, contrairement aux trois minorités ethnico-religieuses mentionnées.

L’avantage est que cela va éviter d’exposer un site unique qui pourrait être ciblé. Il y a des chrétiens sur l’ensemble du territoire en Syrie.

En revanche, les lieux de culte chrétiens sont plus facilement identifiables et sont régulièrement ciblés. Les Kurdes sont, pour la plupart, musulmans sunnites ; les Alaouites et les Druzes sont assimilés à l’islam, mais leurs lieux de culte ne sont pas particulièrement reconnaissables. Les églises, en revanche, le sont, avec leurs clochers et leurs croix. Cela en fait des cibles plus facilement repérables. À cela s’ajoutent les patronymes : les chrétiens portent souvent des prénoms qui les distinguent, alors que les autres minorités peuvent avoir des noms qui ne les différencient pas forcément de la population arabo-sunnite, laquelle constitue le socle du nouveau pouvoir syrien.

Sous le régime d’Assad, ils n’étaient pas privilégiés par rapport à d’autres catégories au sein de la population, mais il est clair que, globalement, leur sécurité était plus ou moins assurée. En juin dernier, un attentat-suicide a fait au moins 25 morts dans une église grecque-orthodoxe à Damas (Syrie). Cela a donné le sentiment que les chrétiens n’étaient pas protégés par les forces de sécurité.

Il y a également une dimension politico-religieuse derrière la persécution des chrétiens en Syrie. Une forme de vengeance est à l’oeuvre contre une minorité qui était soit soutenait Assad – par crainte de l’islamisme -, soit dans une forme de neutralité bienveillante, faute de mieux. Il y avait des chrétiens dans l’opposition mais ils étaient souvent en minorité et critiqués. 

. Dans la doctrine djihadiste, il y a une forte hostilité à l’égard de tout ce qui ne correspond pas à leur vision rigoriste de l’islam, y compris envers les chrétiens, qui sont alors considérés comme des citoyens de seconde zone, si tant est qu’on leur laisse même la possibilité d’exister.

Il est donc possible de comprendre l’inquiétude extrêmement forte de la part des chrétiens en Syrie qui n’ont pas réellement de soutien extérieur pour les aider. Le seul État qui aurait pu éventuellement leur apporter un appui est la Russie car ces chrétiens en Syrie sont, en majorité, de confession orthodoxe. Mais la Russie cherche avant tout à préserver ses propres intérêts en Syrie, notamment ses deux bases militaires, une base navale et une base aérienne, qui sont situées en territoire alaouite. La Russie a aujourd’hui d’autres priorités, notamment en Ukraine, et elle tente surtout de maintenir ses positions stratégiques.

Emmanuel Macron est apparu TRÈS AMICAL avec le leader syrien Ahmed al-Charaa, ancien commandant djihadiste connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Joulani. Le Président français lui a adressé une accolade chaleureuse et s’est même EXCUSÉ de l’avoir fait patienter plusieurs minutes. Le tutoiement est de rigueur entre les deux hommes.

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About pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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7 Responses to Syrie: les villages chrétiens brulent et Macron embrasse le djihadiste JAWLANI

  1. Avatar de Michel C Michel C dit :

    En Occident, on adore les terroristes quand ils travaillent pour vous.

    Quel sens de l’honneur…

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  2. Avatar de elba jovialedbba43735 dit :

    Ce n’est certes pas Macron qui ira au secours des chrétiens d’orient… Il n’aime déjà pas les chrétiens de France.

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  3. Ping: Syrie: les villages chrétiens brulent et Macron embrasse le djihadiste JAWLANI – Qui m'aime me suive…

  4. Avatar de Liz Liz dit :

    Il y a une bonne raison outre celle de l’obédience anti chrétienne, la main mise sur la reconstruction et sur les profits. Bonne guerre à tous :

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  5. Avatar de lepiaf18 lepiaf18 dit :

    Bon, en même temps, est-on de taille à lutter ?
    Ne surtout pas oublier comment ça s’est passé en Afghanistan où même les USA ont jeté l’éponge.

    On parle chez nous de plus en plus de ne pas renier nos traditions; et si on laissait ces Peuples décider pour eux-mêmes ?
    C’et fou ce qu’on peut vite oublier que de tous temps les « guerres de religion » ont régi l’humanité. A ce gens les Chrétiens n’ont pas donné leur part aux chiens, il me semble ?

    C’est juste un constat que je fais ici, je suis… un pur laïc !

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    • Avatar de elba jovialedbba43735 dit :

      « ON » ne laissera jamais les peuples décider pour eux-mêmes, je ne me fais pas d’illusion, lepiaf.

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      • Avatar de lepiaf18 lepiaf18 dit :

        Je reprends l’exemple de l’Afghanistan, mais il y en a d’autres… Que les Afghans aient subi des pression voire de la répression des mollahs est possible, mais ils ont choisi sous quel joug ils voulaient vivre. Et les syriens prennent peut-être le même chemin.

        De quel droit devrions-nous nous en mêler, nous, français, européens et d’autres d’ailleurs ?

        Je pense également à d’autres contrées qui ont foutu dehors leur colonisateur, sans tenir compte de ce qu’il aurait pu leur apporter. En ce qui nous concerne, on a l’Indochine, le Maroc et la Tunisie (2 « Protectorats »), Djibouti et d’autres territoires africains… sans oublier … l’Algérie dont beaucoup de français ne savent pas vraiment comment ça s’est terminé !
        Plus près de nous, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie…

        Si quand on y regarde de plus près ces « colonisations » étaient dictées par la recherche voire l’accaparement de richesses nécessaires au développement du pays, plusieurs siècles plus tard on s rend compte que la méthode, ne faisant pas grand cas des us et coutumes des populations locales, n’était sans doute pas la bonne; le progrès industriel moderne tant chéri par notre civilisation européenne n’est pas toujours considéré ailleurs comme une nécessité.

        Si on y regarde de plus près, un autre cas est d’actualité, si j’ose dire; c’est Israël, la Palestine et la Jordanie et Cis-Jordanie; guerre presque perpétuelle, teintée de religions (notez le pluriel !) pour un bout de terre aride.

        Et si on regardait ce qui se passait dans ce coin de monde AVANT la création de l’État d’Israël…

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