Les grandes entreprises et la finance cherchent à sortir de l’impasse escrologiste

  • La Fed s’est retirée du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), soulignant l’importance qu’elle accorde à la stabilité monétaire et rejetant la politisation de la politique climatique, qui, selon le président de la Fed, Jerome Powell, ne relève pas du mandat de la banque centrale.
  • BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, a quitté l’initiative Net Zero Asset Managers (NZAM), ce qui a entraîné la suspension de la coalition. Cette décision reflète les pressions financières et politiques croissantes, notamment de la part des États dirigés par les républicains, qui accusent BlackRock de privilégier les objectifs ESG au détriment des obligations fiduciaires.
  • Les grandes entreprises énergétiques comme BP et Shell réduisent leurs engagements climatiques, se concentrant sur la rentabilité et la sécurité énergétique. Cette évolution met en évidence les défis économiques de la transition vers les énergies renouvelables, qui restent dépendantes des subventions.
  • Les pays qui poursuivent l’objectif de zéro émission nette subissent des répercussions économiques, notamment la hausse des prix de l’énergie et le mécontentement de la population. Les États-Unis devraient dépenser 825 milliards de dollars en subventions aux énergies propres au cours de la prochaine décennie, les coûts affectant de manière disproportionnée les ménages de la classe ouvrière.
  • Le retrait des coalitions climatiques suggère la nécessité d’adopter des approches plus réalistes et économiquement viables face aux défis énergétiques et environnementaux. Les décideurs politiques sont encouragés à donner la priorité à la fiabilité, à l’accessibilité et à l’innovation énergétiques plutôt qu’à des mandats idéologiques.

Les grandes institutions financières et les grandes entreprises renoncent de plus en plus à leurs engagements ambitieux en matière de climat, signe d’une reconnaissance croissante des coûts économiques et de l’impraticabilité de telles politiques. Le retrait de la Réserve fédérale américaine du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS) et la sortie de BlackRock de l’initiative Net Zero Asset Managers (NZAM) mettent en évidence un recul plus large des programmes axés sur le climat qui, selon les critiques, ont dépassé les objectifs fixés et n’ont pas été à la hauteur des attentes .

La Réserve fédérale : rester sur sa voie

La décision de la Réserve fédérale de quitter le NGFS, une coalition de banques centrales créée en 2017 pour faire face aux risques financiers liés au climat, souligne son engagement envers son mandat principal : la stabilité monétaire. Le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné à plusieurs reprises que la politique climatique ne relevait pas de la compétence de la banque centrale. « Les questions climatiques relèvent du Congrès, pas de la banque centrale », a déclaré M. Powell, reflétant la réticence de la Fed à s’engager dans des initiatives à forte connotation politique.

Le NGFS, initialement axé sur l’intégration des risques climatiques dans la surveillance financière , a progressivement adopté des objectifs plus vastes et plus politisés, tels que la promotion des programmes d’énergie verte. Ce changement a suscité des critiques de la part de ceux qui estiment que ces efforts sont en contradiction avec les principes économiques sains. Le retrait de la Fed s’inscrit dans le contexte d’un scepticisme croissant aux États-Unis quant au rôle des régulateurs financiers dans la politique climatique, en particulier parce que ces initiatives risquent de perturber les industries et de gonfler les coûts.

La sortie de BlackRock et l’effondrement de NZAM

BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, a également pris ses distances avec les coalitions climatiques, en se retirant du NZAM, qui a ensuite suspendu ses activités. Le NZAM visait à aligner les investissements financiers sur les objectifs de zéro émission nette de carbone, mais le départ de BlackRock reflète une prise en compte plus large des défis financiers et politiques de telles initiatives.

L’entreprise a fait l’objet de critiques croissantes, notamment de la part des États dirigés par les républicains, pour avoir donné la priorité aux objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au détriment des responsabilités fiduciaires. Des États comme la Floride et le Texas ont accusé BlackRock de porter atteinte aux industries énergétiques traditionnelles, tandis que le Tennessee a réussi à contester l’entreprise devant les tribunaux. Ces pressions ont créé un effet domino, d’autres institutions reconsidérant leurs engagements envers les coalitions zéro émission nette.

Les entreprises réduisent leurs engagements en matière de climat

Le recul ne se limite pas aux institutions financières. Les grandes entreprises énergétiques, dont BP et Shell, ont réduit leurs initiatives écologiques , privilégiant la rentabilité au détriment d’objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone. BP a récemment abandonné ses projets éoliens offshore, tandis que Shell a réduit ses investissements dans les énergies renouvelables et s’est retirée des marchés de l’électricité en Europe et en Chine. Les deux entreprises ont annoncé un retour aux sources d’énergie traditionnelles, motivées par les réalités économiques de la sécurité énergétique et de la rentabilité.

Cette évolution met en évidence un défaut fondamental de la politique climatique : l’incapacité à prendre en compte les réalités économiques. Les énergies renouvelables restent fortement dépendantes des subventions, tandis que le pétrole et le gaz continuent de tirer les économies mondiales. Les tentatives d’élimination prématurée des combustibles fossiles sans alternatives viables se sont avérées coûteuses, comme l’a montré la crise énergétique européenne.

Le coût de l’ambition climatique

Le recul mondial des engagements climatiques reflète une prise de conscience croissante de leur impact économique. Les pays qui ont adopté des objectifs de zéro émission nette sont aujourd’hui aux prises avec la hausse des prix de l’énergie, le fléchissement des économies et le mécontentement de la population. L’Allemagne, autrefois pionnière en matière d’énergie verte, est confrontée à une flambée des coûts de l’électricité et à une fuite industrielle, tandis que les politiques climatiques du Royaume-Uni ont suscité des critiques pour avoir pesé sur les ménages et les entreprises.

Aux États-Unis, le Congressional Budget Office estime que les subventions aux énergies propres prévues par la loi sur la réduction de l’inflation coûteront 825 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie , soit bien plus que les projections initiales. Ces coûts ont un impact disproportionné sur les ménages de la classe ouvrière, qui supportent le poids de la hausse des factures d’énergie et de l’inflation.

Une voie pragmatique vers l’avenir

L’effondrement des coalitions climatiques offre l’occasion de réévaluer les priorités. Les décideurs politiques doivent se concentrer sur la garantie de la fiabilité, de l’accessibilité et de l’innovation énergétiques plutôt que de poursuivre des idéaux utopiques. Le retrait des politiques climatiques coûteuses et inefficaces souligne la nécessité d’une approche plus rationnelle et plus économiquement judicieuse des défis énergétiques et environnementaux.

Alors que des institutions comme la Réserve fédérale et BlackRock prennent du recul, le grand public commence à s’interroger sur la pertinence de mandats climatiques d’envergure . Ce changement marque un tournant, qui pourrait ouvrir la voie à des politiques fondées sur la réalité plutôt que sur l’idéologie.

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About pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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7 Responses to Les grandes entreprises et la finance cherchent à sortir de l’impasse escrologiste

  1. Ping: Les grandes entreprises et la finance cherchent à sortir de l’impasse escrologiste – Qui m'aime me suive…

  2. Avatar de elba jovialedbba43735 dit :

    Si vraiment le climat se modifiait à cause du CO2, pourquoi les dirigeants (lobbyistes compris) de presque tous les pays ne tentent-ils pas de mettre leur nez dans des énergies qui ne coûtent pas trop, comme l’énergie quantique, par exemple ? Des chercheurs planchent sur le moteur quantique, qui ne dégagerait rien de polluant.

    MAIS ! L’argent et le pouvoir qui en découle étant quelque chose qui fait tourner pas mal de têtes, on continue à polluer avec les éoliennes et les panneaux non-recyclables, à grand renfort de subventions. Qui, comme il est dit dans l’article, paupérisent de plus en plus les gens du milieu ouvrier.
    Peut-être se réveilleront ils un jour, ces avides d’argent à tout prix ?

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    • Avatar de Bernard Bel Bernard Bel dit :

      Le moteur quantique, kézako ? 🙂

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      • Avatar de christophe nicolas christophe nicolas dit :

        C’est un moteur piloté par une IA quantique qui gère le « oui=1 », le « non=0 » et le « peut-être=pi », c’est le cheval de bataille du Nobel 2012 de physique par piston lequel cherche à inventer un bidule high-tech pour se rattraper… 🙂

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    • Avatar de JEAN-LUC JEAN-LUC dit :

      Il faut toujours rappeler que le CO2 n’est pas un polluant mais un gaz indispensable à la photosynthèse donc à la vie des plantes et à la vie humaine. Présent à hauteur de 0,04% dans l’atmosphère, dont 5%, soit 0,002% serait d’origine anthropique…

      Comment peut on imaginer que cela puisse avoir une quelconque incidence sur le climat, face au soleil, à l’activité volcanique…..

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      • Avatar de lepiaf18 lepiaf18 dit :

        Simple! Les lobbyistes qui sont loin d’être des crétins savent qu’ils s’adressent en majorité à des idiots qui gobent n’importe quoi pourvu qu’on leur fasse suffisamment peur.

        Et quoi de mieux après la fausse pandémie de faire croire que la planète va fondre… par notre faute !

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  3. Avatar de Menard Menard dit :

    l’objectif est de créer une économie globale, croissante, durable et rentable…..donc inutile de rêver, il faut faire tourner l’économie rien d’autre et peu importe la qualité, l’utilité, la bienveillance…le marché s’en moque totalement ! Créer un besoin, proposer la réponse et le tour est joué ça ne va pas plus loin !!!

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