Même pas honte: Lionel Jospin évoque la seconde guerre mondiale pour lutter contre l’extrême drouaaate , il s’y connait, son père Robert était socialiste et soutenait Pierre Laval

L’ancien Premier ministre est revenu plus loin dans le temps : «Pour la première fois dans l’histoire de la République, un parti d’extrême droite pourrait diriger la France. Jusque-là ça n’était arrivé que sous la botte de l’étranger nazi, en 1940, avec le gouvernement du maréchal Pétain.»

Encore une caricature de l’histoire, cette fois ci signé LIONEL JOSPIN . Il s’agit de faire croire que les socialistes étaient par nature résistants et la droite « extrême » collabo

C’est particulièrement choquant et contredit par son histoire personnelle et celle de son papa Robert Jospin

Dans les années 1930, il est actif, aux côtés de Victor Méric, Roger Monclin, Jeanne Humbert, René Dumont, Claude Jamet au sein de la Ligue internationale des combattants de la paix dont le mot d’ordre est « Non à toutes les guerres ». En 1939, il en devient, à quarante ans, secrétaire général. Orateur de talent, il multiplie les conférences (quatre à cinq par semaine) et les articles dans La Patrie humaine, qui déclare « la guerre à la guerre ». Pour lui, la paix est un objectif absolu.
À partir de 1940, Robert Jospin, habitant à Meudon, se trouve en zone occupée. Son pacifisme intégralle place dans la mouvance de la Ligue de pensée française de René Château1 et du journal Germinal.Ligue de pensée française
Cette ligue néopacifiste présidée par René Château, fonctionne ouvertement, donc avec l’autorisation des services allemands. Cette organisation, hostile à Marcel Déat, est en revanche proche des positions de Pierre Laval. Elle attire ceux qui sont rebutés par l’alignement systématique du Rassemblement national populaire sur le parti national-socialiste allemand.Elle ne défend pas l’idéologie fasciste mais soutient la politique de Pierre Laval, qui a toujours pris soin de se ménager quelques appuis parmi les anciens socialistes pacifistes dans ses combats contre l’amiral Darlan et contre l’entourage maurrassien du maréchal Pétain.

En avril 1944, l’ambassade d’Allemagne à Paris dirigée par Otto Abetz décide de lancer une nouvelle publication, Germinal, destinée à fédérer certains « collaborateurs de gauche », avec l’appui financier du groupe allemand Hibberlen, qui édite déjà La France au travail, L’Œuvre et Nouveaux Temps. Le premier numéro de Germinal paraît le 28 avril 1944, portant le bandeau : « Hebdomadaire de la pensée socialiste française ».

Presque tous les rédacteurs sont des enseignants et d’anciens membres de la SFIO passés par le pacifisme : outre Robert Jospin, Claude Jamet, ancien secrétaire fédéral de la SFIO et ancien professeur, Paul Rives, député socialiste de l’Allier (1932-1942), et surtout Ludovic Zoretti, universitaire, ancien responsable de la CGT et de la SFIO, où il a été l’adversaire acharné de Léon Blum, « le belliciste ». Germinal comptera quinze numéros.

Le 27 mai 1944, Robert Jospin accepte, à la suite d’un arrêté du préfet (lavaliste) de Seine-et-Oise, de remplacer un adjoint au maire démissionnaire

Le 24 août, Meudon est libérée par les FFI ; le maire et ses conseillers sont révoqués et remplacés par des résistants du comité local de libération.

Quelques semaines après la Libération, les dirigeants issus de la Résistance ou de l’opposition à Pétain (Léon Blum, Daniel Mayer, Christian Pineau, etc.) de la SFIO prononcent l’exclusion de Robert Jospin (entre autres).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Jospin#

Son fils Lionel dira de lui:

Il était socialiste et pacifiste, dans la tradition de Jaurès. Il haïssait la guerre, cette deuxième guerre mondiale dont la barbarie était plus extrême encore que celle de la première. En même temps, il avait été un militant antifasciste, il était costaud et fier de sa force et il me racontait les coups de poing contre l’extrême droite des Croix-de-feu et des Jeunesses patriotes avant la guerre. »

Il oublie de dire que La Roque, chef des croix de feu sera lui un authentique résistant

A propos pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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11 commentaires pour Même pas honte: Lionel Jospin évoque la seconde guerre mondiale pour lutter contre l’extrême drouaaate , il s’y connait, son père Robert était socialiste et soutenait Pierre Laval

  1. claude pujos dit :

    aurait il oublié que le nazisme était du National socialisme? ________________________________

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  2. Pierre Driout dit :

    J’ai la mémoire qui flanche… comme chantait Jeanne Moreau !

    Le pauvre Lionel Jospin du haut de ses 87 ans s’embrouille dans les époques !

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  3. Pierre Driout dit :

    Comme dirait Fabrice Luchini : C’est énorme ! Vous imaginez ce que c’est comme travail de gauche d’être un combattant de l’anti-fascisme en 2024 ? Une attention de tous les instants… il ne faut rien laisser passer !

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  4. Carolyonne89 dit :

    Extrêmement intéressant, une belle leçon d’histoire, pas si lointaine, je pense souvent aux vrais résistants qui se sont sacrifiés pour que nous soyons libres, et qu’avons nous fait de cette opportunité de liberté ? C’est affligeant et révoltant

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  5. Pierre Driout dit :

    Vous savez sans doute que Fabrice Luchini possédait une maison sur l’île de Ré juste à côté de celle de Lionel Jospin – ils combattaient le fascisme ensemble sur les grèves en faisant des châteaux de sable – mais par peur de la montée de la mer il l’a vendue l’année dernière !

    Ce qui prouve qu’on n’échappe pas à son époque !

    P.S L’île de Ré c’est un refuge pour les âmes sensibles !

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    • lepiaf18 dit :

      Ah l’Île de Ré, repère de nantis; camping-cariste, on ne peut plus y mettre nos roues, notre fric doit pas les intéresser !

      Sinon, ces vieux parasites sur le retour d’âge sont pour la plupart inconnus de la jeune génération, ça devrait donc leur passer au-dessus de ce qui leur sert de tête !

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  6. Stanislas dit :

    Jospin ou pas, on n’a pas à se sentir responsable des conneries de ses parents… chacun sa merde.

    en revanche, compte tenu de sa position socio pro, ne pas avoir honte des conneries de ses parents, peut quand même nécessiter de s’écraser sur un sujet publique qui mérite de revenir comme un boomerang dans sa propre gueule au nom de la mémoire de la famille…

    La chienlit politique endogamique du « fils ou de la fille à papa » c’est souvent un problème de boomerang dans la gueule

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    • lepiaf18 dit :

      OUi d’accord, mais c’est toujours difficile de s’en désolidariser totalement

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      • Stanislas dit :

        Si un ancètre a été au bagne, ou s’il a été général, je n’ai rien à voir avec ça.. ce sont leurs choix, leurs destins. Mais effectivement j’ai le choix d’être général ou bagnard et d’admirer ce qu’ils ont fait pour l’être ou tenir le poste;..

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      • lepiaf18 dit :

        Effectivement, on peut dire ça comme ça ! Ou plus généralement; « Les chats ne font pas des chiens », pour parler un peu vulgairement.

        Combien de progénitures (tous métiers confondus, et depuis la nuit des temps) ont marché dans les traces de leurs parents ?

        Les jeunes générations, en France particulièrement, constituées désormais en grande partie de « déracinés » (au propre et au figuré) n’ont plus de repères.

        Résultat ils font n’importe quoi et attribuent improprement ces errements à la « Liberté » ne se rendant pas compte qu’il sont en fait simplement enfermés dans une cage différente.

        Et du coup trouvent une justification à ces inversions sémantiques.

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