Le voleur de Notre Dame

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L’orgueil du « nouveau monde » dénature maintenant le meilleur de l’ancien au lieu de le transmettre: Notre Dame n’est pas la pyramide de Keops, c’est une cathédrale vivante

Les journalistes ont beau me l’expliquer, tout faire pour que je puisse comprendre,je ne parviens pas à respirer l’air du temps…

Si beaucoup deFrançais ont été touchés par la tragédie de Notre Dame , symbôle  d’une histoire commune, j’ai le sentiment  que ceux qui portent le deuil de leur cathédrale  ont été négligés, humiliés…

Il y a Notre dame de Paris, musée du roman national et il y a Notre Dame la cathédrale des catholiques …

Les deux  méritaient d’être respectées…

C’est ce qu’on fait  ceux que l’on attendait peut être pas, les Francs Maçons, les institutions musulmanes.

Au 13 ème siècle des architectes et des compagnons de génie ont bâti cette merveille.

Nous assurons les catholiques et les chrétiens de toutes nos pensées.
Nos pensées accompagnent également Paris et les parisiens, dont Notre Dame est l’image dans le monde entier.

Mais au delà Notre Dame appartient à l’histoire.
Elle porte en elle l’universel.
Elle est le symbole de la connaissance et du génie humain.   GLF

« Aujourd’hui est un triste jour pour nos amis chrétiens. Perdre un lieu de culte millénaire est une dure épreuve, car c’est perdre une partie de son histoire. Nous autres, musulmans, en savons quelque chose, puisque chaque jour nous pleurons nos mosquées millénaires détruites au Moyen-Orient et en Chine », a, par exemple, fait savoir la mosquée de Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis. « Devant le spectacle terriblement affligeant de l’incendie de Notre-Dame, cathédrale de Paris consubstantielle de la France, nous prions Dieu de sauvegarder ce monument si précieux à nos cœurs », a indiqué via Twitter la Grande Mosquée de Paris.

C’est ce que n’ ont  pas fait Macron et son gouvernement 

Un Français sur deux se déclare catholique et un sur quatre catholique engagé . Nous sommes bien au delà des « messisants » du dimanche  et si la pratique a beaucoup reculé, les racines catholiques demeurent, profondes . Il faudrait sans doute y ajouter  ceux qui sans proclamer leur foi , s’affirment de culture chrétienne. Cette France là,Macron l’a humiliée.

Mercredi matin, Monseigneur Michel Aupetit, interviewé sur SudRadio, constatait avec beaucoup d’amertume dans la voix « Ça aurait été sympathique qu’il y ait un petit mot de compassion pour la communauté catholique ». En 5 minutes et 41 secondes, Emmanuel Macron n’a effectivement jamais prononcé le mot de chrétien et encore moins celui de catholique. « Car c’est quand même les catholiques qui font vivre la cathédrale Notre-Dame qui n’est pas un musée ! Si les gens viennent aussi nombreux, c’est parce que c’est un lieu de vie, animé par les catholiques. Et le mot catholique n’est pas un gros mot ! Ça vient du grec « universel ».

 

Mgr Aupetit a insisté au micro de SudRadio. À la question de savoir si c’était voulu, car l’allocution était préparée, il a répondu : « Je ne sais pas, il faudrait qu’il réponde à cette question. Je dis simplement notre blessure, en plus d’avoir perdu la cathédrale. Les chrétiens se sont sentis blessés, juste un tout petit mot de compassion, comme on l’aurait fait pour les juifs ou les musulmans. »

 

Est-ce un oubli volontaire au nom de la laïcité, pour ne pas heurter les sensibilités d’une autre religion qui depuis trente ans oblige nos gouvernants à oublier que la France fut catholique ? Mgr. Aupetit a simplement rappelé au Président que « cette cathédrale a été édifiée au nom du Christ. C’est une somme de pierre habitées d’un esprit. Ce n’est pas un bâtiment fonctionnel. »

Le premier ministre lance un concours international d’architecture  pour remplacer la flèche de Notre Dame , il se contrefout dela symbolique sacrée de la flèche…

Castaner nous explique que Notre Dame  n’est pas une cathédrale…

Des architectes  proposent de laiciser une partie de la cathédrale via une …serre….

Si les catholiques sont humiliés les autres Français  ne sont pas mieux traités. 

Il ne se passe donc pas une journée depuis l’incendie de Notre-Dame-de Paris sans que le Président de la République et son gouvernement ne nous gratifient d’annonces toutes plus absurdes ou scandaleuses les unes que les autres.

François-Xavier Bellamy (LR) exhortant Emmanuel Macron à l’« humilité » et Jordan Bardella (RN) à « arrêter un peu le délire » sur ce projet. À gauche, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique pour les européennes, a estimé  que « ce n’est pas le président de la République qui va décider du temps que prend un chantier », appelant à reconstruire sans « détruire l’âme de Notre-Dame ».

Je vous renvoie au bel article de la Tribune de l’Art:

https://www.latribunedelart.com/emmanuel-macron-et-notre-dame-une-decision-une-anerie?fbclid=IwAR03HAmAeR02y5sB6oiLYTYBKGQRVYivkASDWRYd5-lXXdijfkv2iCawRwo

Emmanuel Macron avait déjà fait très fort mardi en expliquant qu’il allait reconstruire Notre-Dame plus belle qu’avant, et en cinq ans . Plus belle qu’avant ? On sait désormais comment : en lançant un concours d’architecture pour la reconstruction de la flèche ! Car pour notre Président de la République, « la flèche ne faisant pas partie de la cathédrale d’origine », on peut l’effacer d’un trait de plume. Exit Viollet-le-Duc de la cathédrale Notre-Dame. On en est là, donc, en 2019, de la considération pour le XIXe siècle que les historiens de l’art ont pourtant réhabilité ces quarante dernières années. On ne sait que dire devant tant d’inculture.

 

Alexandre Gady l’a dit dans l’émission « Quotidien », « le patrimoine a une temporalité qui n’est pas celle des hommes politiques ». Cette précipitation, qui voit des décisions fondamentales prises en deux jours, sans aucun temps de réflexion ni consultation des spécialistes, et sans suivre les procédures habituelles de la restauration des monuments historiques, n’est rien d’autre que de l’agitation politique. Emmanuel Macron semble vouloir profiter de ce désastre pour marquer Paris comme d’autres l’ont fait avec de nouveaux monuments. Or, on ne peut pas jouer avec Notre-Dame. Et, même sans évoquer la convention de Venise, il suffit d’invoquer le simple bon sens : on ne fait pas de « geste architectural contemporain » sur un monument historique comme cette cathédrale.

Édouard Philippe n’est pas en reste, qui a aussi déclaré qu’un établissement public, rien que cela, serait mis en place pour mener à bien la reconstruction. Comme si la création d’une telle structure avait la moindre justification pour ce qui reste la restauration d’un monument historique. Et il a ajouté, martial, que « chaque euro versé pour la reconstruction de la cathédrale, dans le cadre d’une souscription nationale, sera dédié à cette seule tâche ». Il ne sait sans doute pas, ce qui est désormais un secret de polichinelle pour quiconque connaît un peu le coût d’un tel chantier, que le milliard et probablement bien davantage qui va être récolté à cette occasion va dépasser de plusieurs centaines de millions les réels besoins. Les milliers de donateurs pour la restauration de Notre-Dame seront sûrement heureux de savoir que leur générosité va servir à financer un concours appelé à choisir un « geste architectural contemporain » pour décorer le toit de Notre-Dame, mais que le surplus n’ira pas aux autres monuments en péril, innombrables, de notre pays (on se demande d’ailleurs ce qu’il va en faire).’

Macron vole Notre Dame pour la transformer en temple jupitérien du « progressisme »

Pompidou a Beaubourg, Mitterrand la Bibliothèque, Chirac Branly… Nous savons maintenant ce qu’a choisi Macron.

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Je rejoins la mise  en garde de FX Bellamy:

Nos gouvernants devraient retrouver un peu d’humilité… Notre-Dame de Paris ne nous appartient pas. Nous avons été les premiers à la voir brûler : notre seul devoir est maintenant de la restaurer, avec la patience qu’exige un chef-d’œuvre absolu, pour la rendre au monde de demain telle que nous l’avons reçue.

Cette restauration est le travail des architectes formés pour cela, des artisans et des compagnons, dépositaires du savoir-faire des bâtisseurs auxquels nous devons cette merveille. Un président n’a d’autre responsabilité que de leur donner les moyens de réussir cette mission.

Avant de nous proclamer bâtisseurs, reconnaissons que nous sommes d’abord héritiers… Il serait tragique qu’au deuil de la destruction succède la manie de la disruption, et que l’orgueil du « nouveau monde » dénature maintenant le meilleur de l’ancien au lieu de le transmettre.

 C’est aussi pour cela que nous nous opposerons à tout « geste architectural » qui nous priverait de ce patrimoine. Nous nous engagerons de toutes nos forces pour cela.

 

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A propos pgibertie

Agrégé d'histoire, Professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, intervenant àBordeaux III et comme formateur à l'agrégation d'économie à Rennes Aujourd'hui retraité
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