Les bombes ont explosé en Espagne ou en Angleterre quand ces pays participaient à la guerre en Irak. Aujourd’hui les bombes n’explosent ni en Pologne ni en Allemagne mais en France. Pourquoi ?
La cause est à mes yeux géopolitique, c’est l’intervention maladroite de l’occident au proche et Moyen Orient qui est la « machine à fabriquer le terrorisme »
L’ennemi est aussi à l’intérieur, il se nourrit du salafisme, de l’idéologie du Califat et de prédicateurs financés par les pays du golfe.
Et pourtant nous recevons en grande pompe les dirigeants de ces pays.
C’est encore de la géopolitique
Rien d’autre.
La France est frappée par un terrible boomerang .
Le doute et peut être la vérité apparaîtront mieux si l’on se tourne vers quelques esprits libres…américains.
Fascinant pays où l’on trouve le pire, Bush et MCCAIN, mais aussi le meilleur, à savoir une capacité extraordinaire à admettre les erreurs.
Les intellectuels américains n’ignorent pas la responsabilité qui fut celle de leur pays dans la naissance d’AL QAEDA dans les années 80. Zbig BREZINSKY assume même la paternité de l’organisation, car à ses yeux la menace soviétique était plus importante. La créature se retourna contre le créateur et les Américains payèrent le prix fort du 11 septembre.
Saurons-nous jamais en France le rôle que nous avons joué au Rwanda il y a 20 ans ? Saurons-nous jamais la responsabilité de notre politique étrangère dans la crise du proche et moyen orient, dans le drame syrien et dans sa conséquence directe, les assassinats du 13 novembre ?
Je me contenterai de livrer les écrits et déclarations de quatre personnalités publiques américaines.
Rand Paul est sénateur du Kentucky, candidat au primaire du parti républicain il surclasse tous les autres prétendants par l’intelligence de ses analyses. Rand Paul, fils du milliardaire Ron Paul séduit les intellectuels ultra-libéraux. Ses chances sont limitées car il incarne le libertarisme bourgeois et n’a pas la gouaille de Trump.
Bernie Sanders, sénateur démocrate du Vermont se situe lui à la gauche du parti démocrate et face à Hillary Clinton, ses chances semblent bien minces.
Ben Swann est un journaliste d’investigation talentueux, le site Truthinmedia s’impose en modèle pour la presse libre
Regardez bien la video mise en lien
https://www.facebook.com/UniversalFreePress/videos/1109286879117550/?pnref=story
Barak Obama, président des Etats Unis, ne peut se représenter et il n’a de compte à rendre qu’à l’histoire. Protégé de la pression électoraliste il peut avouer des erreurs et il le fait.
Je me suis également tourné vers la Belgique. La presse y a mené un remarquable travail d’investigation.
En France il existe bien quelques spécialistes mais ils prêchent dans le désert. Je fais référence à Frédéric Pichon auteur d’un excellent « Syrie, pourquoi l’occident s’est trompé »?
Bonne lecture
- Dès 2012 le soutien frénétique aux « rebelles modérés » et la campagne médiatique engagée en occident contre le régime syrien se traduisent sur le terrain par le renforcement des extrémistes. Fabius soutient AL QAEDA
Pour Laurent Fabius, Assad ne mérite pas d’être sur terre
L’occident se trompe sur la réalité syrienne en croyant que le régime ne dispose d’aucun soutien. Il valorise le combat des islamistes. « Ils font du bon travail » déclare alors Laurent Fabius scandalisé tout comme les pétromonarchies, par la décision américaine de classer Al Nosra parmi les organisations terroristes.
Les jeunes djihadistes français partent ils intoxiqués par des imans salafistes ?
Peut-être mais Ils n’ont certainement pas le sentiment d’aller à l’encontre de ce que veut notre ministre des affaires étrangères. Aucune condamnation alors du djihad ! Aucune mesure à l’encontre de tous ceux qui font les aller retours via la Turquie.
Quelques jours avant les attentats du 13 novembre, BFM organisait un débat intitulé »
Syrie: les frappes françaises peuvent-elles dissuader les futurs candidats au jihad ?
http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/syrie-les-frappes-francaises-peuvent-elles-dissuader-les-futurs-candidats-au-jihad-658963.html
La lecture vaut le détour aujourd’hui, Fréderic Pichon y rappelle les erreurs d’une politique jugée pathétique . Et si les djihadistes étaient les enfants perdus de Laurent Fabius? L’avocat présent rappelle: les départs sont liés à la volonté de Fabius de faire tomber Assad un blanc seing… pour tous ceux qui voulaient partir .
Qui osera un jour se poser cette simple question: les médias n’ont ils pas légitimé les brigades internationales du djihad pour descendre Assad ?
Revenons sur la responsabilité de Fabius
EXTRAIT DU Monde 12 :2012« Présent à Marrakech, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité de cette décision : “Créée il y a un mois, la Coalition nationale syrienne, qui réunit l’opposition et que la France a été la première à reconnaître, est aujourd’hui reconnue par plus de cent pays comme la seule représentante légitime du peuple syrien. C’est très important pour le peuple syrien.” “En plus, il y a toute une série de décisions qui ont été prises sur le plan humanitaire avec des apports de fonds importants, notamment de l’Arabie saoudite, qui a offert 100 millions de dollars pour aider la population syrienne”, a précisé le ministre.
“Nous avons eu le témoignage du nouveau président de la Coalition nationale syrienne, qui a beaucoup insisté sur le fait que, dans le futur gouvernement, toutes les communautés syriennes, majoritaires ou minoritaires, seront respectées, a ajouté M. Fabius.C’est un jour important. Il reste encore beaucoup de souffrance et beaucoup de travail pour que M. Bachar Al-Assad “dégage”, comme on dit maintenant. Je pense que c’est un jour d’espoir pour le peuple syrien.”
En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. »
La rébellion reçoit des armes à profusion directement ou par l’intermédiaire des monarchies du golfe. Sur le terrain les rebelles comprennent que pour recevoir ces armes vendues par les occidentaux aux pétromonarchies, il faut être affilié aux groupes salafistes soutenus par ces pétromonarchies. En 2013 la rébellion »modérée n’existe plus. Personne ne parle alors d’ISIS mais seulement d’Al-Qaeda en Syrie et en Iraq.
L’occident fournit ses premiers djihadistes, ils ont plus le profil de petits voyous tentés par l’aventure que de musulmans pratiquants. Tuer, piller en toute liberté, le banditisme sera progressivement habillé de religion.
http://www.parismatch.com/Actu/International/Surenchere-dans-l-horreur-528604
2Eté 2013/été 2014 : le grand tournant, la créature échappe aux créateurs
L’utilisation des armes chimiques par le régime et très certainement par ses adversaires amène la France à durcir sa position contre Bachar el ASSAD. François Hollande veut « punir Bachar » et nous prépare à bombarder Damas. Cameron puis Obama lâchent le président guerrier. Pourquoi ?
Américains et britanniques connaissent les risques d’un engagement miltaire direct . Dominique de Villepin ne cesse de répéter une leçon de géopolitique : toute intervention occidentale nourrit le terrorisme, la guerre appelle la guerre. Les Américains connaissent la réalité du terrain à savoir l’absence d’une rébellion laïque et démocratique crédible. Leur soutien en Egypte aux frères musulmans de Morci s’est déjà traduit par un désastre . Morci s’en prend aux chrétiens, aux démocrates, soutient le Hamas qui prend Gaza en otage . L’Arabie Saoudite soutient le coup d’Etat de Sissi, le Qatar soutient les Frères.
En Syrie la porosité entre les mouvements islamistes est totale tout comme le soutien qui leur est apporté par l’étranger. En Iraq Abou Bakr al-Baghdadi crée en avril 2013 l’Etat Islamique DAESH et intègre Al Qaeda Iraq et les autres groupes djihadistes. Il décide ensuite de la fusion entre Al nosra et Daesh. Il faut rappeler que Al Nosra est affilié à al Qaeda. Dans les mois qui suivent une confusion s’installe avec même des combats entre djihadistes. Au début de l’année 2014 une bande de voyous, venus de France et de Belgique via la Turquie , i s’installe au nord d’Alep. Parmi ces voyous, le cerveau des attentats de l’année 2015 en France et en Belgique. Il multiplie photos et vidéos à partir de son portable. La carte mémoire de son portable est récupérée par un syrien et fournie à la télévision belge. En regardant le reportage de la télévision belge vous aurez froid dans le dos. Certains d’entre vous connaissent ce reportage car je vous l’avais présenté en juin 2014. Je dénonçais alors le discours lénifiant sur les « bons rebelles ».
Vous y verrez celui qui est directement responsable des assassinats du 13 novembre, c’est un psychopathe plus qu’un religieux.
La bande fera allégeance à Daesh et massacrera, d’autres resteront fidèles à Al Nosra. Le moment est important car il correspond à une scission au sein des djihadistes Désormais il y aura les islamistes soutenus par les Etats du golfe (et la coalition occidentale) et de l’autre DAESH.
Que l’on ne s’y trompe pas les uns et les autres veulent installer la Charia et massacrent.
https://www.youtube.com/watch?v=0rGTyY-uV0U
http://www.dhnet.be/actu/faits/abdelhamid-abaaoud-c-etait-un-petit-con-54c00a053570af82d5002288
3 Depuis l’été 2014, marché de dupes et échec total de la ligne Fabius
Sur le terrain les djihadistes des deux camps finissent par s’entendre contre el Assad et contre les kurdes avec une extrême porosité entre les organisations et les financements. Les armes données aux « modérés « se retrouvent entre les mains de Daesh
Les commentaires de la classe politique américaine sont plus qu’interessants. Ecoutons Rand Paul le républicain :
“I think we have to understand first how we got here. We have been arming ISIS (the Islamic State in Iraq and Syria) in Syria. ISIS, an al Qaeda offshoot, has been collaborating with the Syrian rebels whom the Obama administration has been arming in their efforts to overthrow Syrian President Bashar al-Assad.”
« We have been fighting alongside al Qaeda, fighting alongside ISIS, » he said. « ISIS is now emboldened and in two countries. But here’s the anomaly. We’re with ISIS in Syria. We’re on the same side of the war. So, those who want to get involved to stop ISIS in Iraq are allied with ISIS in Syria. That is real contradiction to this whole policy. » Senator Rand Paul, Interview on CNN.2014
Sur le terrain un groupe peut changer d’affiliation sans le moindre problème et la progression d’ISIS DAESH s’explique par le ralliement massif des chers rebelles modérés de Laurent Fabius.
Missiles, toyotas neufs, chars, les budgets occidentaux et plus encore ceux des pétromonarchie financent directement ou indirectement Daesh.
Cette porosité, la France ne la voit pas ou fait semblant de ne pas la voir . Les Etats Unis se font dans un premier temps duper. La Cia forme des « rebelles » qui passent aussitôt à Daesh. On peut imaginer la modération des rebelles formés par la Turquie et l’Arabie Saoudite
http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2013/03/des-forces-speciales-americain.html
L’Amérique doit bien l’admettre la stratégie des rebelles modérés est un fiasco, Barak Obama le constate et cesse de financer le djihadisme. Helas la France avant le 13 novembre persiste daans l’erreur
President Obama said in an interview airing Sunday that the Islamic State in Iraq and Syria poses a “medium and long-term threat” to the U.S., adding that it’s just one of a number of organizations to monitor.
“There are a lot of groups out there that probably have more advanced immediate plans directed against the United States that we have to be on constant guard for,” he told Norah O’Donnell in an interview broadcast on CBS’s “Face the Nation.”
Obama also said that the notion that a moderate rebel force backed by the U.S. could have stopped Assad and ISIS is a “fantasy.”
http://thehill.com/policy/international/210168-us-has-been-arming-isis-in-syria-sen-paul-claims
President Obama said in an interview airing Sunday that the Islamic State in Iraq and Syria poses a “medium and long-term threat” to the U.S., adding that it’s just one of a number of organizations to monitor.
“There are a lot of groups out there that probably have more advanced immediate plans directed against the United States that we have to be on constant guard for,” he told Norah O’Donnell in an interview broadcast on CBS’s “Face the Nation.”
Obama also said that the notion that a moderate rebel force backed by the U.S. could have stopped Assad and ISIS is a “fantasy.”
Bernie Swann nous propose douze minutes d’analyse d’une terrible précision . Consacrez douze minutes pour comprendre enfin la stupidité de notre politique étrangère.
Conclusion ; l’occident ne peut pas continuer à soutenir des djihadistes qui déteste ses valeurs et qui retourneront les armes contre lui. C’est ce que Laurent Fabius n’a pas compris
Faut-il alors combattre en Iraq ceux que nous aidons en Syrie ? C’est le choix de la France .Les Djihadistes eux l’ont compris et ils ont décidé les assassinats du 13 novembre.
Plusieurs mystères demeurent, pourquoi l’occident a-t-il épargné Daesh avec des bombardements ridiculement limités. J’ai parlé de la stratégie du coit interrompu . En deux ans la France a moins envoyé de bombes que la Russie en deux jours.
Il y a d’abord une volonté de ne pas trop affaiblir les islamistes pour ne pas choquer nos amis et clients des pétromonarchies. Il y a aussi une tragique découverte : plus l’occident bombarde, plus nous renforçons les extrémistes. Il fallait méditer avant la leçon de Dominique de Villepin. Le bombardement sans engagement au sol et sans renseignement sur le terrain ne sert à rien si ce n’est à exciter les criminels et à faire grimper Hollande dans les sondages
Dans quelle galère sommes-nous ?
Bernie Sanders le démocrate répond ; les Etats Unis doivent se désengager ; l’Europe nous encourage mais ne fait rien. Et la France prend les coups.
Nous sommes piégés par une géopolitique dangereuse . Tout part de l’erreur géopolitique : les réfugiés, l’insécurité, le terrorisme.
Belle réponse qu’une réforme constitutionnelle et une magouille électoraliste.
Nous ne devons attendre qu’une chose, le changement complet de la politique étrangère de la France et le départ immédiat de celui qui incarne ce désastre, Laurent Fabius.
Obama et Poutine se sont entendus, si les Syriens veulent garder Assad , ils le garderont . Pour calmer le golfe nous irons vers une fédéralisation de la Syrie et il n’est pas impossible que les sunnites obtiennent une autonomie de la région de Raqqa ,et du sud du pays ,l’oléoduc sunnite passera certainement par la Syrie comme le golfe l’exige .
Sur le terrain Daesh recule grâce aux forces kurdes et à celles de Bachar , Russes et américains devraient avec des bombardements massifs aider leurs troupes au sol.
Et la France, elle, se retrouve sur la touche , en cible désignée pour les djihadistes vaincus. Ne nous y trompons pas, les terroristes frappent d’abord les faibles et nous sommes faibles.
Il y aura certainement d’autres victimes mais l’essentiel n’est pas là, François Hollande intronisé chef de guerre peut enfin espérer être réélu.
http://www.leparisien.fr/politique/le-jour-ou-hollande-a-piege-sarkozy-17-11-2015-5284439.php
La France a effectivement connu son 11 septembre , elle attendait Clemenceau ou De Gaulle, elle devra se contenter de Georges W Bush…
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Je résume ainsi :
Les attentats de Paris, c’est le Leman Brother du ponzi immigrationniste. Le vivrensemble est too big to fail. Il sera sauvé coûte que coûte par Hollande. On vous présentera la facture plus tard.
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La géopolitique française, si vous voulez, c’est les CDS, on externalise le risque. Les subprimes, c’est les cités ou ont lieu le grand remplacement.
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Magnifique résumé. Derrière la géopolitique, toujours la souveraineté monétaire, militaire et l’accès à des ressources limitées donc de plus en plus rare. L’énergie étant le facteur déterminant du PIB. Le piège de ponzi monétaire exige de la croissance… https://www.youtube.com/watch?v=MULmZYhvXik
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https://www.facebook.com/frederic.pichon3?fref=ts#
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Bonsoir M.Gibertie. C’est parce que j’ai tant aimé vos cours d’Histégé que je vous réponds dans la volonté d’un débat citoyen.
La comparaison de Hollande avec George W. Bush et de la guerre de Syrie avec les guerres d’Afghanistan et d’Irak est tentante, mais pas juste, aussi nombreuses qu’aient pu être les erreurs dans ce coin-là. Il y a une raison pour laquelle Daesh est bien plus proche de fédérer les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité que Saddam ou les talibans qui hébergeaient Al Quaeda : c’est un état terroriste clairement identifié, qui revendique un territoire, une armée, une organisation administrative et une monnaie, en plus d’attentats franchisés partout dans le monde qui font des centaines de victimes. Son objectif n’est pas de dominer une zone géographique définie, mais de s’étendre indéfiniment jusqu’à provoquer la fin des temps, là où Al Quaeda voulait grosso modo venger les souffrances des musulmans et éloigner les occidentaux des lieux saints de l’Islam.
Ce que les fanatiques de Daesh infligent à ceux qu’ils désignent comme leurs ennemis, toutes origines et religions confondues, est extrême. Ce qu’ils infligent aux populations civiles des zones qu’ils contrôlent pourrait difficilement être pire. Rien dans le discours des représentants de Daesh ne montre qu’ils veulent discuter. Le principe même d’accepter d’arrêter d’étendre leurs conquêtes est contraire à la définition du califat. Ce serait admettre que l’autorité d’autres hommes s’impose à celle de Dieu, ce qui est profondément incompatible avec le paradigme choisi. La fascination qu’ils inspirent en mettant en scène leur puissance suscite des vocations chez une ribambelle de losers, de petites frappes et de mercenaires que fédère sans doute la haine de l’Occident et de ses alliés tout autant qu’un pseudo sentiment religieux dont le principal mérite est de la légitimer. Cette fascination-là doit cesser.
Tant que ces illuminés ont une base arrière à l’échelle d’un pays, de quoi nourrir un prestige international, financer des opérations à l’étranger et prétendre accumuler les succès, ils susciteront de l’envie et des vocations. S’ils sont mis en déroute militairement par une coalition qui ne sera pas présentable comme un avatar américano-sioniste, s’ils ont du mal à faire des vidéos de happenings « kalashnikovs et décapitations » sans prendre du plomb dans le derrière ou une bombe sur la figure, si le soi-disant calife est traduit devant la justice des hommes ou identifié par son ADN au fond d’un cratère fumant sans qu’on constate d’autre armageddon qu’un vent de force 3/4 mollissant en fin de journée sur les côtes du Cotentin, ça privera d’utopie, de caution, de soutien et de modèles une sérieuse quantité de candidats au nihilisme sans entraves. Ce qui tombe bien, puisqu’ils sont assez faciles à cibler : c’est un état, pas des ombres planquées dans des grottes chez des alliés complaisants. On ne pouvait pas faire la guerre à Al Quaeda. On peut la faire à Daesh, et montrer que ces gens-là sont juste battables et que la Syrie n’est pas un Disneyland pour touristes fascisants. Rapidement. Tant que cet état existera, il inspirera plus de timbrés et de cas sociaux qu’une brochette d’émirats corrompus, et il ne s’empilera pas moins de victimes civiles en Syrie et en Irak qu’en cas d’intervention extérieure.
A l’évidence cette option n’est en soi pas suffisante. Il faut une large coalition d’Orient et d’Occident et un accord sur une solution politique locale, une fois que ces barbares auront baissé le pavillon noir, qui intègre le statut des résistants sur place. Remonter les filières de soutien logistique et financier pour présenter un front commun de partenaires économiques et diplomatiques qui fassent pression sur les états compromis. Améliorer la coopération internationale des services secrets et des polices, en commençant par l’Europe. Et démontrer que ce n’est pas la haine des arabes ou de l’Islam qui pousse les états à s’unir bien au-delà de l’Occident pour botter les fesses d’une poignée de fondamentalistes malfaisants. Le ressentiment légitime ou non du monde musulman est l’une des clés du problème. Cela veut dire reconnaître les erreurs du colonialisme, de la décolonisation et des guerres passées, y compris celles qui ont enfanté la situation d’aujourd’hui, et expliquer les différences avec celle-là, alors que les premières victimes de Daesh sont musulmanes. Proposer un autre avenir que le martyr voulu ou subi aux palestiniens. Travailler chez nous sur l’école, la laïcité, l’emploi, la représentation nationale, sans jamais transiger sur le respect de la République. Et revoir l’organisation et la représentation de l’Islam de France, tant qu’à faire. Le CFCM ne sert pas à grand-chose, il va falloir faire bouger ça.
Il n’y a pas à trancher entre la guerre à ceux qui nous l’ont déclarée et la construction de la paix. Il faut juste faire les deux, ce qui sera bien sûr extrêmement difficile. Il y aura d’autres d’attaques. Je suis un peu au courant de ce que cela donne, vu qu’ils choisissent souvent vers chez moi. Et je ne crois absolument pas qu’une absence d’intervention militaire contre Daesh calmerait ces types-là, vu la façon dont ils fonctionnent. Il y a une infinité de prétextes possibles pour se livrer à leur compétition de psychopathes qui font la guerre à tout ce qui n’est pas eux. Ne pas y voir un conflit instrumentalisé par les américains et les russes dans une lutte d’influence pour le pétrole du Proche et du Moyen Orient serait enfantin. Mais nous ne voulons pas d’états comme celui-là. C’est tout.
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Bonjour Antoine et merci pour ces éléments du débat . Hélas le soutien apporté par l’Otan et Obama au sultan d’Ankara, la reculade aujourd’hui de Hollande montre que la lutte contre Daesh ne fait pas l’unanimité
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A reblogué ceci sur Chez Dcembreet a ajouté:
La France a effectivement connu son 11 septembre…
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